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dimanche 30 octobre 2016

La magie de la langue Arabe :quand un seul point sur un mot fait des castrats à Médine !

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La scène se déroula à Médine pendant le règne du 7éme Calife Oumeyyade Abū ʾAyyūb Sulaymān ibn ʿAbd Al-Malik // "أبو أيوب سليمان بن عبد الملك" (né en 674 et mort en 717 ap. J. -C.). Ce dernier entendit que le nombre des chanteurs transsexuels augmenta à Médine et il envoya un message à son gouverneur dans la ville, Abu Bakr Ibn Amr al-Ansari, lui demandant de les compter. Le message en Arabe fut : "إحص المخنثين". Un point tomba d'une manière accidentelle sur le mot "compte-moi" // "إحص" et la magie de langue Arabe fit transformer ce mot en "castre-moi" // "إخص". Le message en Arabe devint : "إخص المخنثين" !


Les sources :
 (Né à Ispahan en 897 et mort à Bagdad en 967) المؤلف : أبو الفرج الأصبهاني
وأخبرنا إسماعيل بن يونس قال حدّثني عمر بن شبة قال حدثني أبو غسان قال: قال ابن جناح حدثني معن بن عيسى عن عبد الرحمن بن أبي الزناد عن أبيه وعن محمد بن معن الغفاري قالا: كان سبب ما خصي له المخنثون بالمدينة أن سليمان بن عبد الملك كان في نادية له يسمر ليلة على ظهر سطح، فتفرق عنه جلساؤه، [...]. وسأل عن الغناء أين أصله؟ فقيل: بالمدينة في المخنثين وهم أئمته والحذاق فيه. فكتب إلى أبي بكر بن محمد بن عمرو بن حزم الأنصاري، وكان عامله عليها، أن اخص من قبلك من المخنثين المغنين - فزعم موسى بن جعفر بن أبي كثير قال أخبرني بعض الكتّاب قال: قرأت كتاب سليمان في الديوان، فرأيت على الخاء نقطة كتمرة العجوة. قال: ومن لا يعلم يقول: إنه صحّف القارئ، وكانت احصِ - قال: فتتبعهم ابن حزم فخصى منهم تسعة، فمنهم: الدلال، وطريف، وحبيب نومة الضحى

 كتاب الخلافة الأسلامية للمستشار محمد سعيد العشماوى : الطبعة الثانية 1992 ص 147
"وفي عهد سليمان ابن عبدالملك كثر المخنثون في المدينة فأسل سليمان إلى أبي بكر ابن عمرو الأنصاري والى المدينة كتابًا يقول له
 فيه (إحص المخنثين) فوقعت نقطة على الحاء فأصبحت (إخص المخنثين) ومن ثم فقد خصى الوالى كل المخنثين، وكلمة (إحص) والإحصاء تفقيد أن المخنثين آنذاك كانوا كثرة وتقتضي الإحصاء ولم يكونوا قلة لا يبالي بها أحد".


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dimanche 23 octobre 2016

Qui a bâti les murs de la Ka'aba qu'on voit aujourd'hui ?

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La Ka'aba est un temple portant le nom de "بيت الله الحرام" // "maison sacrée de Dieu". Elle se trouve à la Mecque, et c'est vers elle que les musulmans du monde entier se tournent pour faire leurs prières quotidiennes. Elle symbolise l'unité des musulmans qui adorent un Dieu unique. C'est aussi autour de la Ka'aba que les pèlerins effectuent les sept tours du "tawaf", également appelé la circumambulation. Enfin, c'est le centre du monde pour certains !

D’après la tradition islamique, la Ka'aba fut édifiée pour la première fois par Adam. Détruite par le grand déluge, elle fut reconstruite, sur les mêmes fondations, par le prophète Abraham, aidé par son fils Ismaël (considéré comme étant l’ancêtre des Arabes).

Certain versets du Coran évoquent les circonstances de la construction de la maison sacrée de Dieu. C'est l’ange Gabriel qui indiqua à Abraham l’emplacement originel de la Ka'aba (cf, [Sourate 22:26]) où il ne subsistait plus qu’une petite colline. Abraham et son fils Ismaël mirent ainsi à jour les fondations restantes de la Maison (cf,[Sourate 2:127]) et commencèrent les travaux à partir de là. C’est ainsi que la "maison sacrée de Dieu" fut à nouveau bâtie.


Attaque de la "maison sacrée de Dieuà la catapulte // "المنجنيق"

C'est pendant le règne du deuxième calife Omeyyade Yazid ibn Muawiyya // "يزيد بن معاوية" que la "maison sacrée de Dieu" fut détruite après avoir été attaquée et incendiée par l'armée du calife. En effet, Abdallah ibn Zubayr (petit-fils d’Abu Bakr et un des premiers conquérants du Maghreb, souvenons-nous) se révolta contre les Omeyyades à Damas et se proclama lui-même calife à la Mecque. Il y eut, par conséquent, deux califats, les Omeyyades basés à Damas et ibn az-Zubayr et ses adeptes basés à la Mecque. La guerre entre les deux clans fut très violente et il n'y eut respect ni pour l'Islam, ni pour Dieu ni pour sa Maison (la Ka'aba). En effet, le calife Yazid voulait prouver qu’il ne reculait devant rien pour asseoir son pouvoir et montrer sa suprématie. Ainsi, le petit fils du prophète Hussein fut décapitée à Kerballa', des femmes de Médine furent violées (bataille d'al harra'), et les murs de la "maison sacrée de Dieufurent détériorés par un incendie (volontaire évidemment)…

Après la bataille, l'armée de Yazid se retira et Abdallah ibn Zubayr ne savait pas s'il devait entamer une restauration des murs de la ka'aba ou bien tout raser. Il demanda à ses adeptes :" Dites-moi ce que je dois faire au sujet de la Ka'aba ? Est-ce que je la détruis et je la reconstruis de nouveau ou bien est-ce que je la répare" ?

Ibn Abbas (cousin du prophète) répondit : "mon avis est que tu la répares. Il faut laisser ces pierres devant lesquelles des gens sont devenus musulmans et sur lesquelles le prophète a été envoyé".

Ibn al-Zubayr dit : "Je vais prier Dieu pendant trois jours pour qu’il m’inspire quoi faire et puis j’agirai." (Source).
Après les trois jours, il s’était résolu à la détruire totalement. Il la rasa jusqu’au sol avant de la reconstruire.

En 692, La Ka'aba est assiégée une nouvelle fois par Al-Hajjaj Ibn Yusuf Taqaf'i // "الحجاج بن يوسف الثقفي", envoyé d'un autre calife omeyyade Abd al-Malik. La Ka'aba fut une nouvelle fois incendiée et détruite par catapultes, Abdallah ibn Zubayr fut tué dans cette bataille. Et c'est le calife Abd al-Malik ibn Marwan qui la restaura l’année suivante.

En résumé :

La ka'aba ou "maison sacrée de Dieu" fut détruite à deux reprises pendant le Califat Omeyyade et les murs qu'on voit aujourd'hui ne sont pas ceux construits par Abraham et son fils Ismaël comme indiqué dans le Coran mais par Abdallah ibn Zubayr le petit fils du Calife Abu Bakr.

[Sourate 22:26] : « Et quand Nous indiquâmes pour Abraham le lieu de la Maison (La Kaâba) (en lui disant): "Ne M'associe rien; et purifie Ma Maison pour ceux qui tournent autour, pour ceux qui s'y tiennent debout et pour ceux qui s'y inclinent et se prosternent. »

[Sourate 2:127] : « Et quand Abraham et Ismail élevaient les assises de la Maison: "Ô notre Seigneur ! Accepte ceci de notre part ! Car c'est Toi l'Audient, l'Omniscient. » 

: صحيح مسلم » كِتَاب الْحَجِّ » بَاب نَقْضِ الْكَعْبَةِ وَبِنَائِهَا
(لَمَّا احْتَرَقَ الْبَيْتُ زَمَنَ يَزِيدَ بْنِ مُعَاوِيَةَ حِينَ غَزَاهَا أَهْلُ الشَّامِ , فَكَانَ مِنْ أَمْرِهِ مَا كَان , َ تَرَكَهُ ابْنُ الزُّبَيْرِ حَتَّى قَدِمَ النَّاسُ الْمَوْسِمَ،
 يُرِيدُ أَنْ يُجَرِّئَهُمْ أَوْ " يُحَرِّبَهُمْ "عَلَى أَهْلِ الشَّامِ , فَلَمَّا صَدَرَ النَّاسُ، قَالَ يَا أَيُّهَا النَّاسُ أَشِيرُوا عَلَيَّ فِي الْكَعْبَةِ، أَنْقُضُهَا ثُمَّ أَبْنِي بِنَاءَهَا أَوْ أُصْلِحُ مَا وَهَى مِنْهَا؟ قَالَ ابْنُ عَبَّاسٍ فَإِنِّي قَدْ فُرِقَ لِي رَأْيٌ فِيهَا أَرَى أَنْ تُصْلِحَ مَا وَهَى مِنْهَا وَتَدَعَ بَيْتًا أَسْلَمَ النَّاسُ عَلَيْهِ، وَأَحْجَارًا أَسْلَمَ النَّاسُ عَلَيْهَا، وَبُعِثَ عَلَيْهَا النَّبِيُّ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ فَقَالَ ابْنُ الزُّبَيْرِ لَوْ كَانَ أَحَدُكُمْ احْتَرَقَ بَيْتُهُ مَا رَضِيَ حَتَّى يُجِدَّهُ، فَكَيْفَ بَيْتُ رَبِّكُمْ؟ إِنِّي مُسْتَخِيرٌ رَبِّي ثَلَاثًا، ثُمَّ عَازِمٌ عَلَى أَمْرِي فَلَمَّا مَضَى الثَّلَاثُ , أَجْمَعَ رَأْيَهُ , عَلَى أَنْ يَنْقُضَهَا، فَتَحَامَاهُ النَّاسُ أَنْ يَنْزِلَ بِأَوَّلِ النَّاسِ يَصْعَدُ فِيهِ أَمْرٌ مِنْ السَّمَاءِ حَتَّى صَعِدَهُ رَجُلٌ، فَأَلْقَى مِنْهُ حِجَارَةً، فَلَمَّا لَمْ يَرَهُ النَّاسُ أَصَابَهُ شَيْءٌ تَتَابَعُوا فَنَقَضُوهُ حَتَّى بَلَغُوا بِهِ الْأَرْضَ، فَجَعَلَ ابْنُ الزُّبَيْرِ أَعْمِدَةً فَسَتَّرَ عَلَيْهَا السُّتُورَ حَتَّى ارْتَفَعَ بِنَاؤُهُ،

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jeudi 20 octobre 2016

L'histoire de Zaynab la fille du prophète qui n'a pas cru en son père

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Voici l'histoire de Zaynab la fille aînée du prophète et fille de Khadija qui n'a pas cru en son père :


- Zaynab fut mariée à son cousin Abu al-Aas ibn al-Rabee (أبو العاص)

- En 610, l'année de la révélation, ni elle ni son mari n'ont cru au message de son père.

- En 613, le prophète voulut casser le mariage, mais Zaynab refusa de quitter son mari.

- En 622, c'est l'an de Hégire (l'hijrra). Le prophète, ses compagnons et ses fidèles émigrèrent vers Médine. Sa fille Zaynab resta à la Mecque avec son mari.

- En 624, pendant la bataille de Badr des musulmans contre les Qoraychis, le mari de Zaynab se fit capturer et les musulmans demandèrent une rançon à Qoraych pour le libérer.

- Zaynab envoya à son père le collier de sa mère Khadija. Le prophète libéra Abu Al Aas et lui ordonna de lui envoyer Zaynab. Le mécréant se résolut à cette douloureuse séparation avec sa femme enceinte.

- Sur le chemin entre la Mecque et Médine, Zaynab fut attaquée par des bandits et fit une fausse couche. Bouleversé, le prophète envoya ses hommes pour tuer les bandits et récupérer Zaynab.

- A Médine, Zaynab refusa le divorce avec son mari mécréant et refusa par conséquent tout mariage avec un musulman comme ce fut le souhait de son père.

- Capturé une deuxième fois, Abu Al Aas fut en danger de mort. Sa femme Zaynab prononça la fameuse phrase : " أيها الناس إني قد أجرت أبا العاص بن الربيع، هو في جواري وفي ذمتي وحمايتي ما يقتله أحد".

- Deux histoires sont racontées dans les livres par la suite : 
       1. Libérés, Zaynab et son mari sont rentrés à la Mecque. 
       2. Zaynab et son mari se sont convertis à l'Islam.

- Zaynab mourut en 629.

Source1 : البداية والنهاية – الجزء الثالث ابن كثير
Source2 : أنساب الأشراف للبلاذري

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vendredi 14 octobre 2016

La toute première conquête musulmane du Maghreb : On prend l'or et on se retire

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Une vidéo youtube a été faite à partir de cet article. Elle est disponible ICI
Avant Oqba Ibn Nafii' Al Fihri // "عقبة بن نافع الفهري" en 670 ap J. -C. (38 ans après la mort du prophète), les premiers musulmans qui voulaient conquérir le Maghreb, connu à l'époque sous le nom de "Ifriqia" // "إفريقية", étaient dirigés par un personnage hors du commun : le frère de lait du troisième calife Othmane ibn Affane, qui était aussi, et surtout, l'un des scribes // "كاتب الوحي" du prophète. Il s'agit de "Abd-Allah ibn Saad Ibn Abi Sarh // "عبد الله بن سعد بن أبي السرح".

En effet, bien avant les Omeyyades, c'est pendant le califat d'Othmane ibn Affane (vers 647 ap J. -C. et 15 ans après la mort du prophète), que ce dernier envoie Abd-Allah ibn abi Sarh, son gouverneur en Egypte, a la conquête de la Libye actuelle et du Maghreb, afin de "répandre l'Islam" // "نشر الإسلام" dans ces régions.


Mais avant de se pencher sur cette conquête en Afrique du nord, arrêtons-nous sur ce noble chevalier de la tribu des Bani Âmmir bin Lou’ayy pour brièvement présenter son histoire avec l'Islam, qui est très particulière.

Quand le scribe de la révélation devient apostat // "كاتب الوحي يرتد عن الإسلام"

Ibn abi Sarh était un des scribes qui écrivaient les versets révélés au Prophète (كاتب الوحي). On peut lire dans de nombreux livres islamiques, dont les livres d’exégèse du Coran (un verset fut révélé au sujet d'ibn abi Sarh selon les exégètes), l'histoire de ce scribe qui semblait s'amuser à changer les versets que le prophète lui dictait. Par exemple, au moment où le prophète lui dictait le verset 14 dans la sourate 23 (سورة المومنون:14 "ثُمَّ خَلَقْنَا النُّطْفَةَ عَلَقَةً فَخَلَقْنَا الْعَلَقَةَ مُضْغَةً فَخَلَقْنَا الْمُضْغَةَ عِظَامًا فَكَسَوْنَا الْعِظَامَ لَحْمًا ثُمَّ أَنشَأْنَاهُ خَلْقًا آخَرَ ۚ فَتَبَارَكَ اللَّهُ أَحْسَنُ الْخَالِقِينَ', quand il eut atteint les mots "une autre créature" // "خَلْقًا آخَرَ", ibn abi Sarh, émerveillé, il aurait ajouté : "béni soit Dieu, le meilleur des créateurs" // "فَتَبَارَكَ اللَّهُ أَحْسَنُ الْخَالِقِينَ". Le prophète accepta ces mots et dit à ibn abi Sarh de les écrire comme s'ils étaient révélés par Dieu (Source).

Par la suite, le scribe transformait aussi les fins de versets comme "tout-puissant, sage" // "جبار، حكيم" en "pardonneur, miséricordieux" // "غفور، رحيم", et tout cela se passait avec l’approbation du Prophète (Source).

Il douta, et passa tête de liste des ennemis du Prophète quand il renonça finalement à l'Islam. Retourné chez les idolâtres, il dît aux Qoraychites : « si le message de Mohammad est véridique, la révélation m’a été faite comme elle lui a été faite, et s’il est un menteur, j’ai dit comme ce qu’il a dit » (Source).

La conquête de la Mecque et l'intercession d'Othmane // "شفاعة عثمان في فتح مكة"

Ibn abi Sarh vivait donc à la Mecque quand les musulmans la conquirent en l'an 8 de l'Hégire. Et comme décrit dans l'article consacré à cette conquête (cliquez ICI), le prophète « ordonna de tuer plusieurs personnes en les nommant, même si on les trouvait sous les voiles de la Ka’ba, et parmi eux : ibn abi Sarh [...] » (Source).

Pour garder sa tête entre ses épaules, ibn abi Sarh se réfugia chez Othmane ibn Affane, son frère de lait, pour solliciter sa protection. Quand le calme fut revenu, ce dernier le mit à l'abri et essaya de lui obtenir le pardon du Prophète. Il intercéda en faveur de son frère par ces mots : « Ô Messager de Dieu, accepte l’allégeance d’Abdellah », le Prophète leva les yeux vers lui et n'accepta sa demande qu'après un long silence (Source). 
Ibn abi Sarh redevint ensuite musulman, et quand les deux frères partirent, le prophète fut mécontent que ses compagnons n’eussent pas réagi en tuant ibn abi Sahr, son ennemi (Source). Il se tourna vers ses compagnons et dit : « n’y avait-il pas d’homme sage parmi vous qui aurait pu se lever quand il m’a vu retirer ma main de son allégeance et le tuer ? » Ils répondirent : « nous ne connaissons pas, Ô Messager de Dieu, ce qu’il y a dans ton cœur. Pourquoi ne nous as-tu pas fait un signe des yeux ? » Il répondit : « il n’est pas convenable pour un Prophète de tromper avec ses yeux ». (Source).

Ibn abi Sarh est nommé gouverneur d'Egypte pendant le Califat de son frère Othmane

Après l'assassinat du deuxième calife Omar ibn al Khattab et l'avènement d'Othmane au califat, le gouverneur d'Egypte Amr ibn al-Ass // "عمر ابن العاص" fut évincé et remplacé par Ibn abi Sarh en 645 ap J. -C.
Dans le livre Futûh al-Bouldane de Al Balâdhri //"فتوح البلدان للبلاذري" (un livre de référence du 9e siècle concernant les conquêtes musulmanes), on apprend que Amr Ibn al-Ass // "عمر ابن العاص" refusa d'être évincé du poste de gouverneur et d'être relégué au poste de Général de l'armée. Par ailleurs, il décrivit l'Egypte comme une vache à lait (Source, page 313).
Notons que ce favoritisme de la part d'Othmane envers son frère sera l’un des griefs soulevés contre lui par ses futurs assassins venus en grande partie d'Egypte !

Kitâb Futûh al-Buldân d'al Balâdhurî - Page 313

Quand ibn abi Sarh devint gouverneur d'Egypte, les sommes d'argent collectées de la "jizya" // "impôt sur les hommes non-musulmans appelés dhimmis", furent doublées. Quand le calife Othmane le fit remarquer à l'ancien gouverneur Amr ibn al-Ass, ce dernier répondit que la contre-partie était qu'ils avaient affamé les enfants d'Egypte (Source)

Kitâb Futûh al-Buldân d'al Balâdhurî - Page 303

La conquête du Maghreb

Après avoir envoyé des détachements de cavalerie légère du côté de l’Ifriqiya (territoire allant de l'ouest Libyen à l'est Algérien d'aujourd'hui) pour récolter du butin // "الغنائم", Ibn abi Sarh reçut par la suite, de la part du Calife à Médine, un corps d’armée très important dont il devait prendre le commandement et entreprendre la conquête du Maghreb (Source, page 317). 

Kitâb Futûh al-Buldân d'al Balâdhurî - Page 317

Taha Hussein décrivit aussi dans son livre La grande Épreuve - Uthman, l'importance qu'avait le Calife Othmane pour cette conquête de l'Ifriqiya sous domination Byzantine et où vivaient des populations Amazigh adeptes des religions libyque, chrétienne ou juive :

La grande Épreuve - Uthman, Page 78
Ibn abi Sarh se mit en marche à la tête d'une armée composée des meilleurs cavaliers arabes venus, une fois n'est pas coutume, de Médine (voir La grande Épreuve - Uthman de Taha Hussein, Page 78). Il y eut des batailles pendant plusieurs jours contre Grégoire // "جرجير", l’exarque de Carthage dont l’autorité s’étendait de Tripoli à Tanger. Ce dernier fut tué par Abdallah Ibn az-Zubayr // "عبد الله ابن الزبير", fils d'Asmaa, la fille d'Abou Bakr (Voir Kitâb Futûh al-Buldân d'al Balâdhurî - Page 318).

Victorieux, Ibn abi Sarh fit partir des détachements et des colonnes expéditionnaires, ce qui procura du butin // "غنائم" et des captifs // "سبايا".

Pour avoir la paix et la tranquilité, les Bizantins d’Ifriqiya offrirent ensuite à Ibn abi Sarh trois cents quintaux (30 tonnes) d’or pour qu'il les laisse tranquilles et évacuent leur territoire. Il accepta, reçut l'or et quitta le Maghreb ! (Source).

Kitâb Futûh al-Buldân d'al Balâdhurî - Page 318

En résumé :

La première armée musulmane venue au Maghreb pour répandre l'Islam était dirigée par un scribe de la révélation qui s'amusait à changer les versets que le prophète lui dictait. Il délaisse l'Islam mais est contraint de redevenir musulman pour sauver sa peau. Il prend la tête de l'Egypte pendant le Califat de son frère de lait Othmane Ibn Affane et part chercher du butin et des captifs en Afrique du nord. Victorieux contre les byzantins, ceux-ci lui donnent 30 tonnes d'or... Il prend l'or et se retire.

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vendredi 7 octobre 2016

Les dix compagnons promis au Paradis n'iront pas tous au Paradis !

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Parmi les dix compagnons promis au Paradis (العشرة المبشرون بالجنة), il y en a au moins trois qui vont avoir du mal à y entrer : Ali Ibn Abi Talib, Talha ibn Ubayd Allah et Zubayr ibn al-Awwam. Ces dix compagnons sont : Abou Bakr, Omar ibn al Khattab, Othmane ibn Affane, Ali ibn Abi Talib, Talha ibn Ubayd Allah, Zubayr ibn al-Awwam, Abder Rahman Ibn Awf, Sa'd Ibn Abi Waqas, Said Ibn Zayd et Abou Oubeida Ibn Al Jarah.

En effet, en 656 ap J. -C. les trois compagnons cités plus haut s'affrontent dans une bataille dite "Bataille du chameau" : d'un côté le cousin et gendre du prophète Ali (radhia Allâhou anhou) et de l'autre côté l'épouse du prophète Aicha (radhia Allâhou anha) avec les compagnons Talha ibn Ubayd Allah et Zubayr ibn al-Awwam (radhia Allâhou anhouma). À l'issue de cette bataille, Ali est vivant mais des milliers de musulmans sont morts dont les deux compagnons Talha et Zubayr.


Ces trois compagnons (Talha, Zubayr et Ali) ont commis un péché grave. Ils connaissaient le verset 93 dans la sourate 4 qui interdit aux musulmans de s’entre-tuer mais ils l'ont ignoré :

"سورة النساء :93 وَمَن يَقْتُلْ مُؤْمِنًا مُّتَعَمِّدًا فَجَزَاؤُهُ جَهَنَّمُ خَالِدًا فِيهَا وَغَضِبَ اللَّهُ عَلَيْهِ وَلَعَنَهُ وَأَعَدَّ لَهُ عَذَابًا عَظِيمًا
[Sourate Nissae4:93)] : "Quiconque tue intentionnellement un croyant, Sa rétribution alors sera l’Enfer, pour y demeurer éternellement. Allah l’a frappé de Sa colère, l’a maudit et lui a préparé un énorme châtiment."

Supposons maintenant que ces compagnons ne connaissaient pas ce verset (disons qu'ils l'ont oublié). Comme ils étaient parmi les plus proches du prophète, il devaient l'écouter et appliquer ces consignes. En effet, il y a un hadith dans Sahîh Muslim qui montre que quand deux musulmans se battent l'un contre l'autre, les deux iront en enfer :
سمعت رسول الله صلى الله عليه وسلم يقول إذا تواجه مسلمان بسيفيهما فالقاتل والمقتول في النار قال فقلت أو قيل يا رسول الله هذا القاتل فما بال المقتول قال إنه قد أراد قتل صاحبه

Quant à l'épouse du prophète Aïcha, et comme toutes les autres épouses, elle était incitée à rester chez elle mais elle non plus n'a pas appliqué l'enseignement coranique dans sourate Al Ahzzab :

[سورة الأحزاب 33:33] "وَقَرْنَ فِي بُيُوتِكُنَّ وَلَا تَبَرَّجْنَ تَبَرُّجَ الْجَاهِلِيَّةِ الْأُولَىٰ" 
[Sourate Al Ahzzab 33:33] : "Restez dans vos foyers ; et ne vous exhibez pas à la manière des femmes d'avant l'Islam (Jâhiliyah)"

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samedi 1 octobre 2016

Des miracles numériques dans le Coran ? Oui mais dans quel Coran ?

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Une série d'articles sur les prétendus "miracles" scientifiques est ICI :

Est ce qu'il y a vraiment des miracles numériques (إعجاز عددي) dans le Coran ?
Le nombre de fois où le Coran mentionne certains mots aurait une signification particulière. On croit que de telles répétitions et de tels agencements ne peuvent pas être le fait du hasard et doivent être des miracles. Ces prétendus miracles n'ont vu le jour qu'au milieu des années 50 en Egypte et les pétrodollars encourageaient par la suite toute recherche suggérant de près ou de loin leur prolifération. Il existerait même des endroits dans le monde musulman où on enseigne ces prétendus miracles aux enfants à l'école (le comble).

Face à ce problème, c’est par l’éducation, la vulgarisation saine et la critique académique que l’on peut lutter contre la diffusion de tels obscurantismes afin de préserver le sens commun de ce qui vise à le corrompre.


Exemple de prétendus miracles : 

Il faudrait écrire des livres entiers pour montrer tous ces prétendus "miracles" numériques dans le Coran. Nous n'allons présenter qu'un seul exemple et normalement tous les autres s'écrouleront à la fin de la lecture de l'article !!

Surfaces occupées par les terres et par les océans
Extrait du site (http://www.miraclesducoran.com/mathematique_01.html) :
"Le mot "terre" // "البر و اليابسة" apparaît 13 fois dans le Coran et le mot "بحر" // "mer" 32 fois, totalisant 45 références. Si nous divisons 13 par 45 nous arrivons à 28,8888%. Et si nous divisons 32 par 45 nous arrivons à 71,1111%. Ce qui est extraordinaire, c'est que ces chiffres correspondent respectivement aux proportions exactes occupées par les terres émergées et les océans !"


Le lecteur est capté par les mots comme "c'est extraordinaire", "cela correspond parfaitement", etc. et ne cherche jamais à vérifier ces élucubrations. Son cerveau est préparé à l'avance à accepter tout ce qui glorifie (à ses yeux) le Coran et la religion même quand il s'agit de mensonge.

En effet, quand on vérifie on trouve en général qu'il s'agit de nombres fabriqués. Après examen, ce "miracle" s’avère faux. 
Le mot "البحر" apparaît 21 fois dans le Coran
Le mot "البحار" apparaît 2 fois dans le Coran
Le mot "ماء" apparaît 26 fois dans le Coran
Le mot "الماء" apparaît 17 fois dans le Coran
On ne voit donc pas par quel calcul magique on peut trouver le nombre 32 du mot "mer" ! (voir http://www.holyquran.net/ pour les différents calculs). Ce "miracle" est donc juste une arnaque !

Imaginons maintenant que tous ces nombres coïncident avec le "miracle" dont ils cherchent à attester. Il y a deux importantes questions qui se posent : 

- Est ce que notre source qui est le Coran dit d'Othmane est "numériquement" unique dans tous les livres (du Coran) du monde islamique ?

- Est ce que ce Coran est une copie conforme du Coran révélé qui est dans la "tablette gardée de Dieu" // "اللوح المحفوظ" ?

Des miracles, oui mais où ?

Comment peut-on comprendre le verset [Hadjr 15:9] ?

سورة الحجر9:15 "إِنَّا نَحْنُ نَزَّلْنَا الذِّكْرَ وَإِنَّا لَهُ لَحَافِظُونَ (9
[Sourate El-Hadjr 15:9] « C'est Nous qui avons envoyé la Récitation (le coran), et sûrement Nous la préserverons » ?

D'après les livres de notre héritage islamique, le Coran tel qu’il est parvenu au Prophète, est la copie projetée d’un archétype consigné sur une "tablette gardée" // "لَوْحٍ مَّحْفُوظٍ" dans l’empyrée céleste, comme le rapporte la sourate al-Bourouj85 :

(سورة البروج:21:22] "بَلْ هُوَ قُرْآنٌ مَّجِيدٌ (21) فِي لَوْحٍ مَّحْفُوظٍ (22]
[Sourate al-Bourouj85-21:22] "Mais c’est plutôt un Coran glorifié. Préservé sur une Tablette (auprès d’Allah)"

Dans les premiers siècles de l'Islam, beaucoup d'ouvrages furent écrits, qui relevaient des différences entre les Corans existants; et bien que le Calife Othmane Ibn Affane affirmât et inscrivit une seule version, il fallut des siècles pour que les "oulémas" musulmans reconnaissent ce livre, et le propagent dans le nouvel empire islamique.

Manuscrit de Birmingham en calligraphie hijazi : comparaison avec le Coran d'aujourd'hui
مقارنة بين مخطوطة برمنغهام و القرآن الحالي

Les différents "Masahifs" // "livres du Coran" pendant les premiers siècles de l'Islam :

Vers l'an 25 de l'Hégire (647 ap J. -C. ou 15 ans après la mort du prophète), le troisième Calife Othman Ibn Affane, charge une commission pour rassembler des manuscrits du Coran dans un nouveau Mos'haf (livre). C'est ce qu'on appelle le Mos'haf d'Othmane et il donne l'ordre de brûler les autres Massa'hif (livres) qui existaient à son époque. Mais contrairement aux mensonges racontés certains maquilleurs, il n'y avait pas consensus et il fallut des siècles pour que les "oulémas" musulmans reconnaissent ce livre. En effet, les conflits entre les musulmans à cette époque furent très violents parfois. L'épouse du prophète Aïcha avant de faire la guerre à Ali Ibn Abi Talib (voir Bataille du Chameau) avait appelé à tuer le troisième Calife Othmane Ibn Affane et elle l'a insulté et traité de "Kafir" et de "sale-juif" (اقتلوا نعثلا فقد كفر) source "تاريخ الطبري جزء 3 صفحة 477".

Revenons aux différends Masa'hifs, Ibn An Nadim // "ابن النديم" (mort au 10e siècle ap J. -C.) dans son livre "al-Fahrass" // "الفهرس", qui est un index complet de tous les livres arabes de l'époque, il relevait les différences entre les Corans existants à son époque (source).
Un petit résumé est décrit dans cette étude :

"فقد ذكر ابن النديم أسماء كتب عدة في اختلاف المصاحف وهي كتاب اختلاف مصاحف أهل المدينة وأهل الكوفة وأهل البصرة عن الكسائي، وكتاب اختلاف المصاحف لخلف، وكتاب اختلاف أهل الكوفة والبصرة والشام في المصاحف للفراء، وكتاب اختلاف المصاحف لأبي داود السجستاني، وكتاب اختلاف المصاحف وجميع القراءات للمدائني، وكتاب اختلاف مصاحف الشام والحجاز  والعراق لابن عامر اليحصبي، وكتاب محمد بن عبد الرحمن الأصفهاني في اختلاف المصاحف"
وقد وصل إلينا أحد هذه الكتب، وهو كتاب المصاحف لابن أبي داود السجستاني المتوفي سنة 316 هـ [...].
وكتب المصاحف التي ذكرها ابن النديم يتراوح ظهورها بين القرنين الثاني والرابع الهجريين.
وقد سبقها جميعا ظهور كتاب ابن عامر المتوفي عام 118 هـ عن اختلاف مصاحف الشام والحجاز والعراق

Revenons aux livres brûlés par le Calife Othmane. Dans le lot, il y avait deux importants Massa'hif : le Mos'haf du compagnon Abdullah Ibn Mas’oud // "عَبْدُ اللَّهِ ابْنِ مَسْعُود" et le Mos'haf du compagnon Obay ibn Ka'b // "أُبَي ابن كَعْب". Pourquoi ces deux Massa'hif sont-ils importants ? Eh bien parce que ces deux compagnons étaient considérés comme étant les plus connaisseurs des versets coraniques à l'époque du prophète et c'est le prophète lui-même qui a conseillé aux musulmans de se référer à eux pour apprendre le Coran :

Hadith rapporté par l'Imam Al Bukhari
"Apprenez le Coran des quatre personnes suivantes : Abdullah Ibn Mas'oud, Sa'lim, Mu'adh Ibn Jabal et Ubai bin Ka'b"    
صحيح البخاري » كتاب فضائل القرآن » باب القراء من أصحاب النبي صلى الله عليه وسلم
الرسول صلى الله عليه وسلم يقول "خذوا القرآن من أربعة من عبد الله بن مسعود وسالم ومعاذ بن جبل وأبي بن كعب"

Le Mos'haf d'Ibn Mas'oud :
Dans son Mos'haf, le compagnon Ibn Mas'oud ne considérait pas les Sourates 113 et 114 [al-Falaq et an-Nâs] "المعوذتين" et sourate al-Fatiha comme faisant partie du Coran. Pour lui ce sont des "prières" ou Dou'a // "دعاء".

Hadith rapporté par al-Bukhari dans son Sahih, hadith n°4977,
Zirr a dit : “J’ai interrogé Ubayy ibn Ka’b en lui disant : “Abou al-Moundhir ! Ton frère Ibn Mas’oud dit tel et tel propos. Il me dit : J’ai interrogé le Prophète à ce sujet, il me dit : “c’est ce qu’on m’a dit et c’est ce que j’ai transmis!” Alors nous disons comme a dit le Prophète” 

صحيح البخاري  ج 4 ص1904 ح4693  ، ح4692
عن زر قال : سألت أبي بن كعب قلت : يا أبا المنذر ! إن أخاك ابن مسعود يقول : كذا وكذا ، فقال أبي : سألت رسول الله صلى
 الله عليه (وآله) وسلم ، فقال لي : قيل لي ، فقلت . قال : فنحن نقول كما قال رسول الله صلى الله عليه (وآله) وسلم "

Dans ce hadith, on apprend que Ibn Mas'oud dit : "tel et tel propos" mais on ne comprend pas exactement de quel propos il s'agit ! Et c'est une spécificité dans Sahîh Al Bukhari quand dans certains hadiths, peut-être embarrassants, Al Bukhari préférait écrire "tel et tel propos" au lieu de transcrire le propos ! Dans ce cas il faut aller chercher dans d'autres recueils et en général on retrouve le hadith en question avec l'explication recherchée.

C'est le cas pour ce hadith qu'on retrouve, au moins, à deux reprises dans Musnad Ahmad et dans le Mu’jam al-Kabir d’at-Tabarani :

Hadith dans Musnad Ahmad, n°21189
Zirr a dit “J'ai dit à Ubayy: “Ton frère Ibn Mas’oud efface les Sourates 113 et 114 de son Mushaf ", et il (Ubayy) n’objecta pas.” 

Hadith dans Musnad Ahmad n°21188 et dans le Mu’jam al-Kabir d’at-Tabarani
Ibn Mas’oud a effacé al-Mu'awadhatayn de son Codex et a dit qu'elles ne faisaient pas partie du Coran”.

Concernant sourate al-Fatiha, d'autres "oulémas" musulmans ont rapporté que Ibn Mas'oud ne la considérait pas comme faisant partie du Coran (en plus des sourates 113 et 114). C'est le cas d'Ibn Khateer, d'Al Qortobi, d'Ibn Hajar Al Asqalani, etc.  

تفسير ابن كثير ج  4 ص611
بعد أن ذكر ابن كثير الروايات التي تنص على إنكار ابن مسعود للمعوذتين وأنه كان يقوم بحكهما من الصحف ويدعي أنـهما ليستا من كتاب الله ، سكت عنها ابن كثير ، وقال معترفا : " وهذا مشهور عند كثير من القراء والفقهاء وأن ابن مسعود كان لا يكتب المعوذتين في مصحفه

فتح الباري ج  8 ص743
اعترف الحافظ ابن حجر العسقلاني في فتح الباري أن الإجماع لم يتحقق بين الصحابة على قرآنية المعوذتين ، لأن ابن مسعود أنكر قرآنيتهما ، فقال : " وأما قول النووي في شرح المهذب ( أجمع المسلمون على أن المعوّذتين والفاتحة من القرآن ، وأن من جحد منهما شيئا كفر ، وما نقل عن ابن مسعود باطل ليس بصحيح ) ، فـفيه نـظر".

L’Imam al-Qortobi, dans son exégèse “al-Jami’ al-Ahkam al-Qur’an”
“‘Abdullah bin Mas'ud a été interrogé sur la raison de ne pas écrire la Fatiha dans son Mushaf. Il répondit: “Si je devais l’écrire, je l'aurais écrite avant chaque sourate”. Abu Bakr Ibn Dawoud explique cette parole en spécifiant que chaque raka'a (unité de prière) commence par al-Fatiha.”  

Les autres Massa'hif de Ali Ibn Abi Talib et d'Obay Ibn Ka'ab

- Dans le Mosh'af de Ali Ibn Abi Talib, les sourates étaient mises dans l'ordre chronologique de la révélation. La sourate al-Baqara, par exemple, ne portait pas le numéro 2 étant donné qu'elle a été révélée à Médine (Source : الإتقان في علوم القرآن للسيوطي page 137, Al Forqane" d'Ibn Al Khatib, Page 47, etc.).
Extrait du livre "Al Forqane" d'Ibn Al Khatib (mort à Fès en 1374),  Page 47

- Dans le Mosh'af d'Obay Ibn Ka'ab, il y avait 115 sourates au lieu de 114 dans le Mosh'af d'Othmane et l'agencement n'était pas exactement comme celui que nous avons aujourd'hui. Par exemple, sourate A-Nissa'e précédait sourate al-Imrane. Etc.
Extrait du livre "Al Fahrass" d'Ibn Al Nadim (mort en 998), Page 23 

La "Bassmala" // "بسم الله الرحمن الرحيم" est-elle un verset ?

Est ce que la "Bassmala" // "Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux" fait partie du Coran ? Eh bien, les "oulémas" musulmans ne savent pas ! La plupart ne la considèrent pas comme faisant partie des versets révélés et ils s'appuient sur le hadith suivant :

Hadith rapporté par Anas Ibn Mâlik dans Muslim (606), Nasâ'î (892), Ibn Mâja (805), Ahmad (12858), Abû Dâwûd (664) et Mâlik (164): "J'ai fait la prière derrière le Prophète ainsi que derrière Abû Bark, 'Umar et 'Uthmân. Tous commençaient la lecture par : "Al-hamdu li-Llâli rabbi l-'âlamîn". Peronne ne prononçait bismi-Llâ ar-rahmân ar-rahîm (al-Bassmala) au début de leur lecture ni à la fin". 

C'est la raison pour laquelle on la trouve au début de chaque sourate (sauf dans sourate Tawba) et elle ne porte pas de numéro de verset. Mais il y a deux exceptions :

1. Elle est au milieu d'une seule sourate dans le Coran (sourate A-Naml,27) et cette fois-ci elle porte bien un numéro de verset (le n° 30) : سورة النمل 30:27 إِنَّهُ مِن سُلَيْمَانَ وَإِنَّهُ بِسْمِ اللَّهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيمِ"

2. Elle porte le numéro (1) dans sourate al Fatiha mais seulement dans sourate al Fatiha

L'explication donnée par certains "oulémas" pour justifier ce cafouillage (il y a toujours une explication pour masquer les incohérences !) est liée au verset 87 dans la sourate 15 : "وَلَقَدْ آتَيْنَاكَ سَبْعًا مِّنَ الْمَثَانِي وَالْقُرْآنَ الْعَظِيمَ". Nos "oulémas" ont compris que "سَبْعًا مِّنَ الْمَثَانِي" signifie "sept versets dans sourate al Fatiha". Et comme ils n'ont compté que six, alors ils ont ajouté al "Basamala" pour que ça fasse sept ! C'est donc la raison qui fait que la Bassmala dans sourate al-Fatiha porte un numéro de verset.

Enfin, il faut signaler que dans d'autres livres du Coran, "al-Bassmala" dans sourate al Fatiha ne porte pas de numéro de verset. Et pour que le compte soit bon, on coupe le dernier verset "صِرَاطَ الَّذِينَ أَنْعَمْتَ عَلَيْهِمْ غَيْرِ الْمَغْضُوبِ عَلَيْهِمْ وَلَا الضَّالِّينَ" en deux pour atteindre le même objectif (sept versets). C'est le cas du Coran avec la lecture de "Khalaf" (voir le paragraphe des "lectures" plus bas).

Les différences dans certaines sourates avant et après l'assemblage de Mosh'af Othmane  

Sourate Tawba 
Ibn Hajar Al Asqalani (بن حجر العسقلاني) dans "Fath al-Bari sharh Sahîh al Bukhari " // "فتح الباري شرح صحيح البخاري" et Al Qortobi dans "Al Jami3 li Ahkam al Quora'n" // "الجامع لأحكام القرآن" (entre autres), rapportent que les deux versets à la fin de sourate [Tawba:9] y étaient ajoutés "par hasard".

حدثنا عبد الله قال حدثنا محمد بن يحيى قال : حدثنا هارون بن معروف ، حدثنا محمد بن سلمة قال ، أخبرنا ابن إسحاق ، عن يحيى بن عباد ، عن أبيه عباد بن عبد الله بن الزبير قال : أتى الحارث بن خزيمة بهاتين الآيتين من آخر السورة : لقد جاءكم رسول من أنفسكم عزيز عليه ما عنتم حريص عليكم بالمؤمنين رءوف رحيم (1) إلى قوله : رب العرش العظيم (2) إلى عمر فقال : من معك على هذا ؟ قال : لا أدري والله إلا أني أشهد أني سمعتها من رسول الله صلى الله عليه وسلم ، ووعيتها وحفظتها ، فقال عمر : « وأناأشهد لسمعتها من رسول الله صلى الله عليه وسلم ، ثم قال : لو كانت ثلاث آيات لجعلتها سورة على حدة ، فانظروا سورة من القرآن فألحقوهما ، فألحقتها في آخر براءة »

الجامع لأحكام القرآن للقرطبي 1_ 24 - 2 -

Sourate Al Ahzzab 
Sourate al-Ahzzab contient 73 versets dans le Mosh'af que nous avons aujourd'hui mais si on prend au sérieux les livres de l'héritage islamique, elle contenait plus de 200 versets et les compagnons ainsi que l'épouse du prophète Aicha la comparait à la sourate al Baqara.

Exemples :
الإتقان في علوم القرآن  الحافظ السيوطي
ما رواه الحافظ السيوطي عن عائشة، أنّها قالت: " كانت سورة الأحزاب تقرأ في زمن رسول الله (صلّى الله عليه وآله وسلّم) مائتي آية،  فلمّا كتب عثمان المصاحف لم يقدر منها إلاّ على ما هو الآن

Aux dires de l'épouse du prophète Aïcha: « Sourate Al Ahzzab comportait du vivant du prophète jusqu'à 200 versets, et quand le Calife Othmane a rassemblé le coran, il n'y en avait plus que 73"
« La perfection dans les sciences du coran », par Jalal Ed-Din El-Syouty, 2ème partie, p.26 

روى ابن حبان في "صحيحه" (4428), الإمام أحمد في " زوائد المسند " (21207) وابن حزم في "المحلى" (12/175) والبيهقي في "السنن" (16911) ، عَنْ زِرٍّ، قَالَ : قَالَ لِي أُبَيُّ بْنُ كَعْبٍ: كَأَيِّنْ تَقْرَأُ سُورَةَ الْأَحْزَابِ؟ أَوْ كَأَيِّنْ تَعُدُّهَا؟ " قَالَ: قُلْتُ لَهُ: ثَلَاثًا وَسَبْعِينَ آيَةً ، فَقَالَ: قَطُّ ، لَقَدْ رَأَيْتُهَا وَإِنَّهَا لَتُعَادِلُ سُورَةَ الْبَقَرَةِ ، وَلَقَدْ قَرَأْنَا فِيهَا : ( الشَّيْخُ وَالشَّيْخَةُ إِذَا زَنَيَا فَارْجُمُوهُمَا الْبَتَّةَ نَكَالًا مِنَ اللهِ وَاللهُ عَزِيزٌ حَكِيمٌ )

Dans Sahîh d'Ibn Habban (4428), l'Imam Ahmad (hadith No 21207), dans Al Bayhaqi (16911) et Ibn Hazm dans al Mouhall'a (21/175) selon Zirr: « Obay Ibn Ka'b m'a demandé : quelle longueur a la sourate Al Ahzzab. Il lui répond: 73 versets. » Et il ajouta: « Je jure devant Dieu que quand il a été transmis au prophète il était aussi long, et même plus long que la sourate al Baqara (qui comporte 286 versets). Et elle comportait le verset de la lapidation [abrogé]." 

Les versets abrogés 

Ce sont les versets qui, selon certains hadiths comme dans Sahih Muslim et Sunan Ibn Majah, ont complètement disparu du coranDans le hadith dans Sahîh Muslim (ci-dessous), on apprend que l'épouse du prophète Aïcha rapporte qu'il a été révélé dans le Coran un verset selon lequel dix allaitements rendaient le mariage illégal, puis ce verset a été abrogé par cinq allaitements. Et ces versets faisaient partie du Coran à mort du prophète (ce n'est pas le cas aujourd'hui).
صحيح مسلم: كتاب الرضاع؛ باب التحريم بخمس رضعات
عن عائشة رضي الله عنها؛ أنها قالت: "كان فيما أنزل من القرآن: عشر رضعات معلومات يحرمن. ثم نسخن: بخمس معلومات. فتوفي رسول الله صلى الله عليه وسلم وهن فيما يقرأ من القرآن"

Le verset de la lapidation pour adultère


" الشَّيْخُ وَالشَّيْخَةُ إِذَا زَنَيَا فَارْجُمُوهُمَا الْبَتَّةَ نَكَالًا مِنَ اللهِ وَاللهُ عَزِيزٌ حَكِيمٌ "

C'est le verset (de la lapidation) qui aurait disparu du Coran le jour du décès du prophète. En effet, des manuscrits contenant ce verset auraient été mangés par une chèvre le jour du décès du prophète comme décrit dans le hadith ci-dessous !

Hadith dans Sunan Ibn Majah, 1944 :
« Il a été rapporté qu’Aïcha a dit: Les versets de la lapidation et de l’allaitement des adultes ont été révélés; ils étaient transcrits dans un manuscrit sous mon lit. Et quand le Messager d’Allah est mort, nous étions préoccupés par son décès, et une chèvre est venue les manger ».

 عَنْ عَبْدِ اللَّهِ بْنِ أَبِي بَكْرٍ عَنْ عَمْرَةَ - ص 626 - عَنْ عَائِشَةَ وَعَنْ عَبْدِ الرَّحْمَنِ بْنِ الْقَاسِمِ عَنْ أَبِيهِ عَنْ عَائِشَةَ قَالَتْ لَقَدْ نَزَلَتْ آيَةُ الرَّجْمِ وَرَضَاعَةُ الْكَبِيرِ عَشْرًا وَلَقَدْ كَانَ فِي صَحِيفَةٍ تَحْتَ سَرِيرِي فَلَمَّا مَاتَ رَسُولُ اللَّهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ وَتَشَاغَلْنَا بِمَوْتِهِ دَخَلَ دَاجِنٌ فَأَكَلَهَا

Ordre des versets et des sourates 

Le Coran a été révélé sur une période de 22 ans. Or, le texte tel qu'il se présente à nous ne reprend pas l'ordre chronologique de ces révélations et n'est pas non plus classé selon un ordre thématique (que ce soit l'ordre des sourates les unes par rapport aux autres ou celui des versets à l'intérieur des sourates).

Qui a fixé l'ordre des versets à l'intérieur des sourates ? Qui a fixé l'ordre des sourates les unes par rapport aux autres ? Quelles sont les fins de versets qui découpent ces phrases ?  Tout cela a été fait par le Prophète sur ordre de Dieu ou bien c'est le fruit d'un effort // "ijtihad " mené par les compagnons ? Comment sont agencés les versets et les sourates dans "اللوح المحفوض" ?

Ces questions font l’objet d’une divergence de points de vues chez les Oulémas (اختلف أهل العلم). La majorité notamment l'Imam Malik et al-Quadi Abou Bakr attribuent les agencements des sourates aux Compagnons (Source : الإتقان في علوم القرآن للسيوطي page 137).
En ce qui concerne les versets, la plupart des Oulémas s'accordent sur le fait que l'agencement dans les sourates a été dicté par le prophète lui-même (Source : الإتقان في علوم القرآن للسيوطي page 134). Mais les fins de versets, qui découpent ces phrases, et la place de l'extrémité de certains versets, ont toujours fait l'objet de divergences d'opinions. Ainsi, des différences sont encore visibles aujourd'hui dans certains versets du Coran selon sa provenance (voir paragraphe des "lectures" plus bas).

Enfin, il est clair que ces divergences n'entraînent pas forcément de différences par rapport au texte coranique lui-même mais quand on parle de certains "miracles" NUMÉRIQUES, tout s'écroule !  

La ponctuation/pointillage // "التنقيط و التشكيل" dans le Coran

Le Coran a été écrit à l'époque du Prophète et il n'y avait ni ponctuation des lettres // "التنقيط" ni pointillage // "التشكيل". La ponctuation des lettres et le pointillage ont été ajoutés à l'époque des Omeyyades pour "faciliter la lecture du Coran aux peuples non arabes conquis". En effet, c'est le gouverneur Omeyyade Al-Hajjaj Ibn Yusuf Taqaf'i // "الحجاج بن يوسف الثقفي" qui entreprit la révision de la graphie Othmanienne avec l’aide d’érudits comme Abu Al-Asswad Addaali // "أبو الأسود الدؤلي" et Al Farahidi // "الخليل بن أحمد الفراهيدي" après lui

Le résultat de cette révision est un Coran avec des ponctuations et un pointillage mais aussi avec plusieurs lettres "alif" // " أ " ajoutées. Ainsi les : عِباد / عَبْد / عبَد / عِناد / عيد / عِنْدَ / عابد pouvaient être le même mot dans le texte original. C'est la même chose pour "paradis" // "جنة / et "serpent" // "حية", etc.

Les "lectures" ou "روايات" du Coran

le Coran ne s’est pas transmit qu'oralement. La transmission s'est faite aussi par les manuscrits. Or les premiers textes arabes, comme mentionné plus haut, ne contenaient ni ponctuation ni pointillage // "التنقيط و التشكيل". Cela peut expliquer les variantes qui existent dans les différents livres du Coran disponibles aujourd'hui.
En effet, selon ce hadith dans Sahih Al Bukhari, il existe sept façons (سبعة أحرف) de réciter (et d'écrire) le Coran. Mais on ne sait pas exactement ce que cela veut dire (il y a une multitude d'explications et de points de vue des oulémas : اختلف أهل العلم في التأويل) !
Ce qui est sûr, c'est l'existence des "Qirâ'ât" // "قراءات" (singulier : Qirâ'a // "قراءة") qui signifient littéralement "lectures" qui sont différentes dans le monde musulman.

En effet, il existe officiellement une dizaine de "lectures" et une vingtaine de "riwayyates" // "روايات". On dit par exemple : "Ce Coran est écrit selon riwayyate Hafs ou de Warsh, etc." // "هذا القرٱن برواية حفص أو برواية ورش؛ الخ".

Coran marocain avec riwayyate "Warch"
Quelles sont les différences entres ces "lectures" ? Est-ce qu'il ne s'agit que de petites différences liées à la prononciation ou bien de différences qui changent le sens des versets et surtout qui fausseraient tout prétendu miracle numérique ?

Le tableau suivant montre quelques différences entre le Coran selon Hafs (le plus répandu dans le monde musulman aujourd'hui) et celui selon Warsh (au Maghreb par exemple) :


Il ne s'agit que de 4 versets et que de deux "lectures" et on remarque déjà des différences notables au niveau de l'agencement des versets, des significations de certains mots ("combattez" n'est pas "tuez") et aussi de l'absence de certains mots (comme dans l'exemple dans sourate Al Hadid). Et il y a 114 versets et 20 "lectures" reconnues officiellement chez les Oulémas.

Pire encore, le célèbre historien du 14e siècle Ibn Al Khatib (mort à Fès) écrivit dans son livre "Al Forqane" qu'il existait, à son époque, 980 "lectures" du Coran Othmanien (Source).

Extrait du livre "Al Forqane" d'Ibn Al Khatib (mort à Fès en 1374),  Page 49

Et le hasard dans tout cela (Bonjour les miracles) ! 

Les gens qui parlent des miracles numériques dans le Coran ne parlent jamais de hasard. Pourquoi ?
Le mot hasard vient de l’ancien français "hasart", de l’espagnol "azar" venant de l’arabe andalou "الزهر" // "a-zahr" « dé, jeu de dés », nommé d’après l’arabe زهر, zahr « fleur » car la face gagnante du dé portait une fleur (Source).

Le mot espagnol "azar", "hasard", vient du fait que des "fleurs", zahr, figuraient sur le dé arabe,
zahr étant devenu par métonymie "dé"
Dans le mosh'af d'Othmane que nous avons aujourd'hui, il y a à peu près : 
- 335 000 lettres
- 77 439 mots
- 6000 versets 
- 114 sourates

Si vous "jouez" avec tous ces chiffres, vous additionnez des nombres, vous comptez des mots dans des versets et sourates et VOUS NE TROUVEZ PAS LES COÏNCIDENCES QUE VOUS CHERCHEZ DEPUIS LE DÉBUT, alors vous venez de découvrir un miracle mais un vrai cette fois-ci ! C'est donc tout à fait normal de trouver des coïncidences de temps en temps, que certains appellent miracles.

Tout cela nous ramène au vieux débat sur le hasard. Est-ce qu'il existe ou pas ? Les scientifiques ont toujours réfuté l'idée selon laquelle un phénomène naturel peut s'expliquer par la coïncidence et le hasard. Mais dans les années 20, des brillants jeunes physiciens élaborent les bases d'une nouvelle science appelé "mécanique quantique" qui n'est basée que sur les probabilités et sur les incertitudes ! Le plus célèbre de ces jeunes physiciens est sans doute Niels Bohr.

Malgré son formalisme très abstrait et son aspect très probabiliste, la mécanique quantique est vérifiée avec une extraordinaire précision. Elle a permis l'invention du transistor en 1947, des circuits intégrés et de toute l'électronique moderne par la suite. Si nous utilisons les ordinateurs et internet aujourd'hui, c'est en partie grâce à la mécanique quantique ! Pourtant, cette science remet en cause beaucoup de concepts de notre monde familier. En particulier, elle argumente en faveur de l’existence du hasard, rejette tout « réalisme local », modifie notre conception d’un « objet », et peine à comprendre les relations entre le monde extérieur et l’observation que nous en faisons.

Tout cela montre qu'il faudrait revoir l’usage qu’on fait des probabilités dans notre vie quotidienne. Les gens qui travaillent dans l'industrie des casinos, par exemple, ont compris l'importance du hasard et arrivent à prévoir des "trading profits" ou "résultats opérationnels" avec une exactitude impressionnante ! C'est paradoxal d'ailleurs de parler de l'industrie du hasard !

Pour finir, on se souvient du débat entre Albert Einstein et Niels Bohr autour de la mécanique quantique dans les années 30 :
Einstein : « La mécanique quantique force le respect. Mais une voix intérieure me dit que ce n’est pas encore le nec plus ultra. La théorie nous apporte beaucoup de choses, mais elle nous approche à peine du secret du Vieux. De toute façon, je suis convaincu que lui, au moins, ne joue pas aux dés ».
Bohr : « Einstein, cessez de dire à Dieu ce qu’Il doit faire » !


Publié par www.reformerlislam.com

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