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lundi 26 décembre 2016

اللغة السريانية و الأرامية لفهم بعض كلمات القرٱن : Le Syro-araméen pour comprendre certains mots du Coran

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Comme la langue Arabe, le Syriaque // "اللغة السريانية" appelée parfois "syro-araméen" est une langue sémitique du Proche-Orient, appartenant au groupe des langues araméennes. Avant l'apparition de la littérature arabe, la langue principale de l'écrit dans tout le proche orient aurait été le Syriaque.


La situation linguistique dans la péninsule d'Arabie au début du 7e siècle 

A l'époque du prophète, l'arabe littéraire n'en était qu'à ses débuts et la langue de l'écrit et de culture dans la région était le syro-araméen. On a trouvé des inscriptions en arabe qui remontent à l'époque pré-islamique et la plus ancienne de ces inscriptions (qui date du 4éme siècle ap. J. -C.) a été trouvée dans le désert syrien. Les tribus arabes dans cette période pré-islamiques ont eu une florissante tradition orale poétique (الشعر الجاهلي). Mais, jusqu'au huitième siècle de notre ère, elle n'était pas systématiquement rassemblée et enregistrée sous forme écrite. Ainsi, le premier livre en langue arabe est le Coran

Au début du 7e siècle, le syro-araméen était la langue de culture écrite dominante dans toute l’Asie occidentale, et elle a sûrement exercé une influence sur les autres langues de la région. Pour l'Arabe, il a fallu attendre l'oeuvre des Grammairiens comme Al Khalil ibn Ahmad Al Farahidi (718 - 791)  // "الخليل بن أحمد الفراهيدي"  et son élève Sibawayh (765 - 796) // "سيبويه" pour que la langue arabe classique voit le jour et soit enfin parachevée.

Le Syro-araméen, une langue connue dans la péninsule d'Arabie au temps du prophète

Période Mécquoise
On apprend dans Sahïh al Bukhari que le cousin de la première épouse du prophète, Khadija, qui est Waraqa Ibn Nawfal // "ورقة بن نوفل" savait lire et écrire le Syro-araméen. C'est ce prêtre chrétien qui aurait célébré le mariage du prophète avec Khadija.  
: صحيح البخاري » كتاب بدء الوحي » باب بدء الوحي



Période Médinoise
Sur le site du Ministère des Habous et des Affaires Religieuses du Royaume Marocain, on peut lire : "Le prophète a aussi encouragé quelques-uns de ses compagnons à apprendre des langues étrangères, comme ce fut le cas de Zayd Ibn Thabit qui a appris le Syriaque"

Zayd Ibn Thabit était un des scribes du prophète à Médine // "كاتب الوحي". Dans plusieurs livres islamiques (les sources sont citées à la fin de ce paragraphe ), on apprend qu'il était juif et qu'il fréquentait les écoles juives avant de devenir musulman à la première année de l'Hégire (en 622).

سنن الترمذي الجزء الخامس، باب ما جاء في تعليم السريانية

Zayd ibn Thabit est également connu pour avoir été désigné par le Calife Othmane à la tête de la commission chargée de rassembler le Coran que nous avons aujourd'hui. Quand le Calife Othmane, demanda au compagnon Ibn Massou'd // "الصحابي ابن مسعود" de lui envoyer son Mos'haf (son Coran) pour le brûler (comme tous les autres livres non retenus par la commission d'ibn Thabit), Ibn Massou'd refusa et montra sa méfiance vis-à-vis du travail de la commission présidée par Zayd. Il dit : 

« J'ai appris du prophète 70 sourates avant que Zayd Ibn Thabit ne soit musulman, il n’était qu’un gamin qui jouait à Médine avec ses papillotes. [les deux mèches de cheveux qui sont signe de la judaïté et qu'on voit encore de nos jours] »
 " أخذت من في رسول الله (صلى الله عليه وآله وسلم) سبعين سورة وإن زيد بن ثابت لصبي من الصبيان " وفي لفظ: " أحكمتها قبل أن يسلم زيد بن ثابت وله ذؤابة يلعب مع الغلمان

Sources : "Histoire de Médine" d'Ibn Shabb'a, Vol 3, p 1006, et rapporté à partir de Mousnad Ahmad, Vol 1, 414, 442 mais aussi :
الطبقات 2 / ق 2: 105 والاستيعاب هامش الإصابة 2: 323 والغدير 9: 10 عن البخاري
نقله عن الحلية والاستيعاب وتهذيب التهذيب وكنز العمال وراجع البحار 8: 310 و 479 / الطبعة الحجرية وابن أبي الحديد 3: 45 و 20: 26

L'origine de la langue coranique selon le Coran

L’origine de la langue coranique se trouverait dans un dialecte arabe // "لِسَانٍ عَرَبِيٍّ" et pas dans la langue arabe classique qu'on connait aujourd'hui (versets سورة النحل 16: 103; سورة الشعراء 26: 195; سورة الأحقاف 46: 12).

Pour l'exégète Tabari, ce fut le dialecte de Qoraych (les habitants de la Mecque à l'époque de la révélation). Mais comme le Coran contient plusieurs mots non-arabes (voir paragraphe suivant), cela nous laisse à penser que le dialecte de Qoraych à l'époque de la révélation contenait des mots étrangers dont des mots Syriaques. 

Des mots non arabes dans le Coran

Jalal Eddine Al Suyuty // "جلال الدين السيوطي", le célèbre théologien né dans le 15e siècle, dans son livre de référence "la perfection dans les sciences coraniques" // "الاتقان في علوم القرآن", met en évidence l’'existence de plusieurs dizaines de mots étrangers dans le Coran et qui n'ont donc pas de racine dans la langue Arabe. Il existerait plusieurs mots d'origine Syriaque mais aussi Persane, Éthiopienne, Grecque et même Amazigh ! Al Suyuty y a consacré un chapitre dans son livre où il fait un inventaire de 108 mots considérés comme étrangers dans le Coran, qu'il rattache à 11 langues différentes dont le syriaque (17 mots attribués).

Voici quelques exemples des mots d'origine Syriaque :
(Source : le livre de Suyuti en PDF)



La ponctuation/pointillage // "التنقيط و التشكيل" dans le Coran

Rappelons très brièvement l’évolution de l’écriture du Coran. Cela est important pour comprendre la suite. Le Coran a été écrit à l'époque du Prophète, rassemblé dans un Mos'haf à l'époque du Calife Othmane mais il n'y avait ni ponctuation des lettres "signes diacritiques" // "التنقيط" ni pointillage // "التشكيل". En effet, ces "signes diacritiques" // "التنقيط" et ce pointillage // "التشكيل" ont été ajoutés par le gouverneur Omeyyade Al-Hajjaj Ibn Yusuf Taqaf'i // "الحجاج بن يوسف الثقفي" qui a entrepris la révision de la graphie Othmanienne du Coran avec l’aide d’érudits comme Abu Al-Asswad Addaali // "أبو الأسود الدؤلي" et Al Farahidi // "الخليل بن أحمد الفراهيدي" après lui. C'est bien ce dernier (mort en 791 ap. J. -C.) qui a inventé la "hamza" // "الهمزة" qui est un caractère "spécial" mis sur certaines lettres de l’alphabet Arabe et qu'on trouve dans le mot "Coran" par exemple.

Autrement dit, le mot "Coran" // "قرآن" s'écrivit à l'époque du prophète :
Et le résultat de cette révision est un Coran avec des ponctuations et un pointillage mais aussi avec plusieurs lettres "alif" // " أ " ajoutées au texte initial. Ainsi les mots : عِباد / عَبْد / عبَد / عِناد / عيد / عِنْدَ / عابد pouvaient provenir du même mot dans le texte original c'est à dire :
C'est la même chose pour "paradis" // "جنة / et "serpent" // "حية", etc.

Enfin, il faut rappeler qu'hormis sept ou huit lettres dans l'alphabet arabe, toutes les autres lettres peuvent changer les sens des mots quand ces derniers sont "ponctués" // "منقطين".

La révolution dans le livre de Christoph Luxenberg

Christoph Luxenberg est le pseudonyme d'un philologue allemand d'origine libanaise, sémitisant, excellent connaisseur et de l’arabe, et du syriaque. Il est l'auteur de l'ouvrage controversé Lecture syro-araméenne du Coran : une contribution pour décoder la langue du Coran, publié en 2000. C'est une étude philologique dans laquelle un certain nombre d'hypothèses sont étudiées. L'auteur affirme que les savants devraient, pour certains passages, recommencer leurs études à nouveaux frais, en ignorant les vieux commentaires islamiques et en utilisant seulement des méthodes linguistiques et historiques récentes. Autrement dit, sa méthode consiste à expliquer les passages obscurs du Coran sans faire confiance aux commentateurs classiques comme Tabari, ibn Kathir et les autres . Ainsi, si un mot (ou une phrase) du Coran semble inintelligible en arabe, ce mot (ou cette phrase) pourrait faire sens, écrit Luxenberg, en regardant du côté de l’araméen et du syriaque (voir vidéo ci-dessous) :

Ainsi, dans sa tentative d’élucider les passages linguistiquement controversés du Coran, Luxenberg procède par étapes, selon une méthode toute de rigueur :

La méthode philologique de Luxenberg :
-extrait de la page Wikipedia de Christop Luxenberg-
  • Vérifier si une explication plausible peut être trouvée dans le commentaire de Tabari, l'un de ceux qui ont le plus influencé les traducteurs occidentaux ;
  • Vérifier si l'on trouve une explication plausible dans Lisan al Arab le dictionnaire arabe le plus complet (ce dictionnaire n'avait pas encore été rédigé du temps de Tabari, aussi contient-il des éléments nouveaux) ;
  • Vérifier si une expression arabe possède une racine homonyme en syriaque ou en araméen avec des sens différents qui pourraient aller avec le contexte ;
  • Juger si oui ou non le sens en syriaque/araméen de la racine d'un mot donne un meilleur sens au passage incriminé.
  • Vérifier s'il existe un mot syriaque qui fait sens dans le passage en question ;
  • Expérimenter les différentes manières de placer les signes diacritiques (qui indiquent les voyelles, etc..) tardivement ajoutés au texte le plus ancien qui fixe le rasm. Peut-être existe-t-il une version du « rasm » qui donnerait un mot arabe faisant sens pour le passage ;
  • S'il n'y a pas de mot arabe qui convienne, répéter l'expérience et regarder du côté des mots syriaques ;
  • Traduire la phrase arabe en syriaque et vérifier dans la littérature syriaque une phrase qui aurait pu être littéralement traduite en arabe ; le sens originel en syriaque pourrait faire plus sens que la phrase résultante en arabe (ces phrases traduites sont appelées « calques morphologiques ») ;
  • Vérifier s'il existe une phrase correspondante dans la littérature syriaque ancienne, qui pourrait être un analogue d'une phrase en arabe, aujourd'hui perdue ;
  • Vérifier s'il existe une expression correcte en arabe, écrite sur un manuscrit arabe, mais dans une orthographe syriaque.
La couverture du fameux livre de Christoph Luxenberg
La rigueur de la méthode est scientifiquement indéniable, et comme l’auteur y conjoint une insigne maîtrise et de l’arabe, et du syriaque, il réussit à élucider bon nombre d’expressions réputées "obscures", et des passages mal lus ou mal compris et à propos desquels personne n’avait encore  fleuré le melon sous la queue !
Voici quelques exemples qu'il a détaillés dans son livre :

Les Houris du Paradis // "الحور العين" : 

Dans son livre, Luxenberg indique que le mot "houri" // "حور عين", donné par la tradition islamique comme étant l'équivalent de "très belles femmes vierges aux grands yeux" et qui seraient la rétribution réservée dans l’au-delà aux bons croyants; Coran 44:54, 52:20 ,55:72, 56:22), signifie en réalité "RAISINS BLANCS" ! En gros, les kamikazes barbus martyrs auraient plutôt 72 grappes de raisin blanc !

Les houris au Paradis !
Le mot "حور" est syro-araméen et signifie "blanc" ou "pur". Le mot "عين" contient des "points" // "signes diacritiques" qui auraient été mal mis selon Luxenberg. En effet, comme il n'y avait pas de signes diacritiques // "التنقيط" sur les premiers manuscrits coraniques, à un moment pendant la transmission écrite, ces "signes" ont été mis sur le mot à droite au lieu d'être à gauche comme indiqué ci-dessous.
La même erreur liée à ces "signes diacritiques mal mis" aurait été commise dans le verset [Dukh'an 44:54] : "كَذَٰلِكَ وَزَوَّجْنَاهُم بِحُورٍ عِينٍ". Selon Luxenberg, il fallait lire "رَوَّحْنَاهُم" au lieu de "زَوَّجْنَاهُم". Le point sur le "Ra" aurait été faussement ajouté. De plus, Luxenberg montre qu'en syriaque, le "bi" dans le mot "بِحُورٍ" "signifie "parmi" ou "sous". Par conséquent, le texte devient alors : "ورَوَّحْنَاهُم بحور عنب", qui signifie : "les croyants au Paradis se reposeront sous des vignes de raisons blancs"

Revenons à l'explication "classique", il faut être pervers pour imaginer que Dieu ait préparé des vierges pour les fidèles au paradis et qu'il le dit dans le Coran en plus ! Les gens qui croient à ces sottises brillent vraiment par leur stupidité. C'est même la quintessence de la bêtise...
Voici une vidéo qui donne envie à la fois de rire et de pleurer (sous-titres en -Fr- disponibles)

Vidéo sous-titrée en Fr

Les "seins arrondies des vierges" // "كَوَاعِبَ أَتْرَابًا"

Dans le verset [Anabaa78:33] :

[سورة النبأ 78:33]
"إِنَّ لِلْمُتَّقِينَ مَفَازًا (31) حَدَائِقَ وَأَعْنَابًا (32) وَكَوَاعِبَ أَتْرَابًا"
[Anabaa78:33]
"Pour les pieux ce sera une réussite, jardins et vignes, et des (belles) aux seins arrondis"

Comme indiqué dans la traduction française de ce verset et dans les livres d’exégèse coranique arabes, "كَوَاعِبَ أَتْرَابًا" seraient des "seins arrondis des houris" ! Le cheick dans la vidéo ci-dessous n'invente rien bien évidemment. Il répète juste ce qu'il a lu dans les livres et n'importe quel imam dans le monde dira la même chose ou rien !

Dans son livre, Christoph Luxenberg nous apprend autre chose... كَوَاعِبَ' est une description du paradis. Le mot "الجنة" vient du Syriaque et "كَوَاعِبَ أَتْرَابًا" signifie "paradis entouré de murs sous forme cubique"

Vidéo sous-titrée en Fr

Sourate Al Kawthar, 108

Un autre exemple assez convainquant dans le livre de Luxenberg est celui de l'explication de la sourate Al Kawthar.

سورة الكوثر، 108 : "إِنَّا أَعْطَيْنَاكَ الْكَوْثَرَ (1) فَصَلِّ لِرَبِّكَ وَانْحَرْ (2) إِنَّ شَانِئَكَ هُوَ الْأَبْتَرُ (3

[Sourate [Al Kawtar 108] : "Nous t’avons certes, accordé l’Abondance, Accomplis la Ṣalāt pour ton Seigneur et sacrifie. Celui qui te hait sera certes, sans postérité"

Dans les "taffasirs" // "exégèses coraniques", on trouve une multitude d'explications du mot Kawthar. Par exemple dans les commentaires tirés de tafssir ibn Kathir :
  • "al Kawthar" : "« est une rivière au Paradis dont les deux bords sont couverts de dômes en perles creuses, son sable de musc, ses cailloux de perles, ses cruchons sont aussi nombreux que les étoiles, son eau est plus blanche que le lait, sa saveur plus douce que le miel, des oiseaux y viennent se désaltérer dont les cous ressemblent à ceux de chameaux".
  • "Celui qui te hait sera sans postérité" // " شَانِئَكَ هُوَ الْأَبْتَرُ"« Quand on évoquait le nom du Messager de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- devant Al As Ben Waël, il s’écriait: «Laissez-le c'est un homme sans postérité, quand il mourra, personne ne perpétuera son nom ». Dieu à cette occasion révéla cette sourate".
Tous les chercheurs islamologues, ou presque, reconnaissent que cela ne fait pas sens. La définition d'al Kawthar est un "Ijtihad" fait 200 ans après la révélation. Et en plus, dans le dernier verset de la sourate, on a du mal à comprendre comment le Créateur peut insulter un homme (Al As Ben Waël) qui serait sans descendance en sachant que c'est lui qui l'a créé ainsi !

L'explication de Luxenberg :

Il rappelle que le mot "kawthar" en Syriaque est "Kuttara" qui signifie "persévérance" ou "détermination". Le mot "sacrifie" // "انْحَرْ" viendrait du mot Syriaque "Njjar" // "انجر" qui signifie "continuité" ou "suivi". Enfin, le mot "abtar" // "ابْتَرُ " doit être ré-écrit en "atbar" // "اتبر" (problème de signes diacritiques faussement posés sur le mot) qui viendrait du verbe Syriaque "تبار" // "tbar" et qui signifie "être vaincu".

Ainsi, Luxenberg redonne de la cohérence au texte coranique et la sourate devient en parfaite harmonie dans le contexte d'une nouvelle religion émergente : 
« Nous t'avons donné [la vertu] de la persévérance ; / Prie donc ton Seigneur et persiste [dans la prière] ; / Ton adversaire [Satan] est [alors] le vaincu. »

Le mot "Coran" // "القرآن"

Jalal Eddine Al Suyuty // "جلال الدين السيوطي", dans son livre "la perfection dans les sciences coraniques" // "الاتقان في علوم القرآن" explique que le mot "قرآن" // "Coran" est un nom propre qui n'a pas de racine dans le verbe arabe "قرأ" // "lire" (voir, Vol 2, page 339). Le mot "Coran" // "قرآن"" aurait été inspiré du mot syriaque "Qyriane" // "قِرْيَان" qui signifie "lectionnaire" c'est-à-dire "le livre liturgique contenant les passages des textes religieux lus à l'occasion des cérémonies religieuses".
Rappelons aussi qu'au début du 7e siècle, il n'y avait pas de "hamza" // "الهمزة" sur la lettre "alif" dans le mot "Coran" en arabe.

Le mot "Furqaan" // "الفرقان"

La sourate 25 du Coran porte le nom de "Furqaan" et on lit ce mot (entre autres) dans le premier verset de cette sourate :
سورة الفرقان 1:25 "تَبَارَكَ الَّذِي نَزَّلَ الْفُرْقَانَ عَلَىٰ عَبْدِهِ لِيَكُونَ لِلْعَالَمِينَ نَذِيرًا
[Sourate Al Furqaan 25:1] : "Qu’on exalte la Bénédiction de Celui qui a fait descendre le Livre de Discernement sur Son serviteur, afin qu’il soit un avertisseur à l’univers"

Les exégètes orthodoxes avaient expliqué que le mot "Furqaan" signifie "Coran" mais sans donner d'explications plausibles. Luxenberg montre dans son livre que le mot est syriaque et il s'écrit "Furqana" qui signifie "rédemption" // "الخلاص". Ce mot serait prononcé encore aujourd'hui par les populations des chrétiens d'orient comme dans la région de Maaloula en Syrie.

Milk al Yamin // "ملك اليمين"

Sur cette question de Milk al Yamin, les islamologues progressistes ont toujours eu de très longs développements qui montrent seulement leur embarras. Les commentateurs orthodoxes indiquent que le sens du verset 4:3 est clair : "ou des esclaves que vous possédez" signifie que les hommes qui ont des esclaves femmes // " إماء" peuvent avoir des rapports sexuels avec elles.

سورة النساء 3:4 : "فَإِنْ خِفْتُمْ أَلَّا تَعْدِلُوا فَوَاحِدَةً أَوْ مَا مَلَكَتْ أَيْمَانُكُمْ
[Sourate Nissae 4:3] : "[..] si vous craignez de n’être pas justes avec celles-ci, alors une seule, ou des esclaves que vous possédez [..]"

En arabe, le mot "مَلَكَ" dans ce verset signifie "posséder" tandis que sa signification en syriaque est "promettre". En plus le mot "أَوْ" en arabe se traduit en "ou" mais en syriaque le mot se prononce "Ahou" qui signifie "c'est à dire" ou bien "qui veut dire".

Ainsi, avec une lecture syriaque, le verset change complètement de sens et devient selon Luxenberg : "[...] alors une seule, c'est à dire celle à qui vous avez promis le mariage [...]"

Sourate Yussuf 12:16

Un autre exemple spectaculaire qu'on peut trouver dans le livre de Luxenberg est l'explication du mot "عِشَاءً" dans le verset [Yussuf 12:16] :

   سورة يوسف 16:12 : "وَجَاءُوا أَبَاهُمْ عِشَاءً يَبْكُونَ
[Sourate Yussuf 12:16] : "Et ils vinrent à leur père, le soir, en pleurant."

Luxenberg remarque que le mot "عِشَاءً" expliqué par Tabari et repris par tous les commentateurs est "soir" ou "nuit". Il remarque surtout que dans tous les autres versets du Coran où il y a le mot "nuit" le mot arabe utilisé est "عَشِيا" (versets Maryam 19:11 et 61; Roum 30:18; Ghafer 40:46). 

Par conséquent, en considérant que la "hamza" // "ءً" n'existait pas sur les premiers manuscrits et que le mot original est "عسا", et en suivant sa méthode expliquée plus haut, Luxenberg a proposé une autre manière de mettre les "signes diacritiques" // "تنقيط" sur ce mot qui devient "غِشَّا" // "tricherie". Ainsi, le nouveau mot se marie très bien dans le contexte (la tricherie) de cette histoire racontée dans sourate Yussuf.

Sources :
- The Syro-Aramaic Reading of the Koran: A Contribution to the Decoding of the Language of the 
Koran (English-language edition (2007)) by Christoph Luxenberg
- Compte-rendu en français de l'ouvrage de C. Luxenberg paru dans la revue Critique – Avril 2003
- https://www.youtube.com/watch?v=2CkVhyHpf8o (une vidéo intéressante avec deux spécialistes des langues anciennes orientales sur le livre de Christop Luxenberg
Publié par www.reformerlislam.com

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lundi 14 novembre 2016

Ce qu'on ignore dans les programmes scolaires des conquêtes musulmanes // "المسكوت عنه في مقررات تعليم الفتوحات الإسلامية"

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Les conquêtes musulmanes // "الفتوحات الإسلامية" dans le royaume des Francs

Après avoir conquis l'Espagne en 711, les armées musulmanes avancèrent, sur ordre des Califes Oumeyyades (qui avaient le statut de "commandants des croyants" // "أمراء المؤمنين"), vers la France.
Armés par le Coran, notamment le verset Tawba 9:29
سورة التوبة 29:9
قَاتِلُوا الَّذِينَ لَا يُؤْمِنُونَ بِاللَّهِ وَلَا بِالْيَوْمِ الْآخِرِ وَلَا يُحَرِّمُونَ مَا حَرَّمَ اللَّهُ وَرَسُولُهُ وَلَا يَدِينُونَ دِينَ الْحَقِّ مِنَ الَّذِينَ أُوتُوا الْكِتَابَ حَتَّىٰ يُعْطُوا الْجِزْيَةَ عَن يَدٍ وَهُمْ صَاغِرُونَ 
[Sourate Tawba 9:29] :
"Combattez ceux qui ne croient ni en Allah ni au Jour dernier, qui n’interdisent pas ce qu’Allah et Son messager ont interdit et qui ne professent pas la religion de la vérité, parmi ceux qui ont reçu le Livre, jusqu’à ce qu’ils versent la capitation par leurs propres mains, en état d'humiliation"

et par la volonté de "sortir l'humanité des ténèbres vers la lumière" // "إخراج البشرية من الظلمات إلى النور" (sourate Ibrahim 14:1),
سورة إبراهيم 1:14
الر, كِتَابٌ أَنزَلْنَاهُ إِلَيْكَ لِتُخْرِجَ النَّاسَ مِنَ الظُّلُمَاتِ إِلَى النُّورِ بِإِذْنِ رَبِّهِمْ إِلَىٰ صِرَاطِ الْعَزِيزِ الْحَمِيدِ (1
[Sourate Ibrahim 14:1] :
"Alif, Lām, Rā. (Voici) un livre que nous avons fait descendre sur toi, afin que - par la permission de leur Seigneur - tu fasses sortir les gens des ténèbres vers la lumière, sur la voie du Tout Puissant, du Digne de louange"

les musulmans occupèrent le Languedoc, s'emparèrent de la vallée du Rhône en 725 et continuèrent leur avancée vers le nord. Ils furent arrêtés à Poitiers en 732 par Charles Martel, le souverain du royaume des Francs et grand père de Charlemagne.
Les armées musulmanes ne sont pas, pour autant, battues sur tous les fronts. Ils occupèrent encore des provinces dans le sud et il fallut attendre 759 avant que Narbonne, la dernière ville Française, soit reprise par un autre roi des Francs Pépin le Bref.


Et pendant ce temps là à Damas

Pendant ce temps là en 743 (ou en 744), c'est le 11éme Calife Oumeyyade Al-Walīd II ou Al Walid ibn Yazīd // "الوليد ابن يزيد" qui fut le commandant des croyants. Au moment où les soldats musulmans firent le Jihad en France, le Calife passa ses journées à Damas à festoyer en s'adonnant à l'abus d'alcool et autre joyeusetés. L'historien arabe du 13e siècle, Ibn al Athîr // "ابن الأثير", écrivit que le Calife avait pour projet de mettre une fontaine à bière sur le toit de la ka'aba pendant le pèlerinage (Source : الكامل في التاريخ، المجلد الرابع، ص467).  

Un autre beau matin, le Calife Al Walid Ibn Yazid ouvrit le Coran pour y trouver un présage // "إمكانية التنبئ بالمستقبل ,وقرائة علامات حلول الاحداث". Il tomba sur un verset qui le rendit très mécontent au point d'attacher le Coran sur un mur et de le percer avec des flèches. Le verset qui sortit fut le verset 15 dans sourate Ibrahim :
سورة إبراهيم 15:14
"وَاسْتَفْتَحُوا وَخَابَ كُلُّ جَبَّارٍ عَنِيدٍ"
[Sourate Ibrahim 14:15] :
"Et ils demandèrent [à Allah] la victoire. Et tout tyran insolent fut déçu."

Il dit au Coran déchiré devant ses yeux :
"Tu m’adresses des menaces comme à un oppresseur. Eh bien, oui ! je suis un oppresseur ! un oppresseur et un rebelle ! Quand tu arriveras devant ton Maître dis : « O mon maître ! c’est Al Walid qui m’a mis en lambeaux ! »

Source : Tafssir Al Qortobi du verset Ibrahim14:15
حكى الماوردي في كتاب أدب الدنيا والدين أن الوليد بن يزيد بن عبد الملك تفاءل يوما في المصحف فخرج له قوله - عز وجل - : واستفتحوا وخاب كل جبار عنيد فمزق المصحف وأنشأ يقول :
أتوعد كل جبار عنيد              فها أنا ذاك جبار عنيد
إذا ما جئت ربك يوم حشر       فقل يا رب مزقني الوليد


Autres sources :

dimanche 6 novembre 2016

Ibn Taymiyya : le théoricien de la doctrine de "la loyauté et désaveu" et l'ennemi de la science et des scientifiques (ابن تيمية، مُنَظِّر الولاء و البراء و عدو العلم و العلماء)

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Qui est Ibn Taymiyya ?

Ibn taymiya // " ابن تيمية" est né en 1263 à Harran dans l'actuelle Turquie. On l'appelle le "Cheikh de l'Islam" et il jouit d'un prestige remarquable chez les musulmans aujourd'hui. Pourtant il est connu pour ses positions radicales dans tous les domaines de la théologie islamique. Il fut le maître incontestable et incontesté du courant Hanbalite qui se situe à l'opposé du mutazilisme inspiré par le droit musulman mais aussi par la philosophie grecque.
Ibn Taymiyya a "brillé" dans tous les domaines de la théologie islamique. Son ouvrage (des dizaines de volumes) "Majmû'u Fatâwâ Shaykh il-Islâm Ibn Taymiyyah" // " مجموع فتاوى ابن تيمية" est une référence chez les musulmans sunnites dont des premiers ministres aujourd'hui !
Pour les chiites, c'est une bête noire ! Avec son ouvrage en neuf volumes "منهاج السنة النبوية في نقض كلام الشيعة والقدرية", Ibn Taymiyya peut être considéré comme étant l'un des idéologues du conflit entre les sunnites et les chiites aujourd'hui. Les combattants de Daech l'ont souvent cité dans leur guerre contre les chiites.


La dangereuse doctrine de la "loyauté et désaveu" // "الولاء و البراء"

C'est Ibn Taymiyya qui a développé cette doctrine dans son livre (Source : "الفرقان بين أولياء الرحمن وأولياء الشيطان") en partant des versets coraniques cités ci-dessous. Selon lui, ce concept est un des piliers de la foi // "ركن من أركان الإيمان".  La loyauté // "الولاء" signifie que les musulmans doivent être loyaux entre eux et envers Dieu. Par opposition, le désaveu  // "البراء" doit se manifester par l'hostilité et la haine envers les non-musulmans.

قال شيخ الإسلام ابن تيمية في الفتاوى (28/190) : "إنّ المؤمنين أولياء الله وبعضهم أولياء بعض، والكفار أعداء الله وأعداء المؤمنين، وقد أوجب الموالاة بين المؤمنين، وبيّن أن ذلك من لوازم الإيمان، ونهى عن موالاة الكفار، وبين أن ذلك منتف في حقّ المؤمنين".

L’idée développée par Ibn Taymiyya, est qu'il faut éviter toute relation avec des non-musulmans susceptible d'induire un sentiment de loyauté ou d'amitié avec eux. On notera qu'il n'a pas interdit le mariage des musulmans hommes avec les non-musulmanes. En effet, il est permis à un musulman de se marier à une non musulmane puisque ce mariage est considéré selon Ibn Taymiyya (et selon d'autres avant et après lui) comme un contrat asymétrique n'impliquant pas de relation de loyauté du mari envers ses épouses, alors que les épouses se doivent d’être soumises et obéissantes à leur mari, (cf verset a-Nissae 4:34) :
[سورة النساء 34:4]
الرِّجَالُ قَوَّامُونَ عَلَى النِّسَاءِ بِمَا فَضَّلَ اللَّهُ بَعْضَهُمْ عَلَىٰ بَعْضٍ وَبِمَا أَنفَقُوا مِنْ أَمْوَالِهِمْ ۚ فَالصَّالِحَاتُ قَانِتَاتٌ حَافِظَاتٌ لِّلْغَيْبِ بِمَا حَفِظَ اللَّهُ ۚ وَاللَّاتِي تَخَافُونَ نُشُوزَهُنَّ فَعِظُوهُنَّ وَاهْجُرُوهُنَّ فِي الْمَضَاجِعِ وَاضْرِبُوهُنَّ ۖ فَإِنْ أَطَعْنَكُمْ فَلَا تَبْغُوا عَلَيْهِنَّ سَبِيلًا ۗ إِنَّ اللَّهَ كَانَ عَلِيًّا كَبِيرًا 
[Sourate Nissae 4:34]
"Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu'Allah accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu'ils font de leurs biens. Les femmes vertueuses sont obéissantes (à leurs maris), et protègent ce qui doit être protégé, pendant l'absence de leurs époux, avec la protection d'Allah. Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, éloignez-vous d'elles dans leurs lits et frappez-les. Si elles arrivent à vous obéir, alors ne cherchez plus de voie contre elles, car Allah est certes, Haut et Grand !"

La "loyauté est désaveu" // "الولاء و البراء" est donc un concept très dangereux puisqu'il permet de fabriquer des sociétés haineuses. Le pire est que ce concept est devenu banal dans certains pays comme l'explique ce saoudien (voir la vidéo ci-dessous avec sous-titres en FR) :


Les sources coraniques de la "loyauté et désaveu" // "الولاء و البراء" selon Ibn Taymiyya

En partant du principe que l'Islam est pour tout lieu et pour toute période // "الإسلام لكل زمان و مكان", le musulman est incité à haïr les non-musulmans. Les sources de cette doctrine selon Ibn Taymiyya sont les versets ci-dessous : 

[سورة المائدة5:51]
" يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا لَا تَتَّخِذُوا الْيَهُودَ وَالنَّصَارَىٰ أَوْلِيَاءَ ۘ بَعْضُهُمْ أَوْلِيَاءُ بَعْضٍ ۚ وَمَن يَتَوَلَّهُم مِّنكُمْ فَإِنَّهُ مِنْهُمْ ۗ إِنَّ اللَّهَ لَا يَهْدِي الْقَوْمَ الظَّالِمِينَ (51)"
[Sourate Al Maedda' 5:51]
"Croyants, Ne prenez pas pour "loyaux" (awliya’) les Juifs et les Chrétiens ; ils sont "amis" les uns des autres. Et celui d'entre vous qui les prend pour "amis", devient un des leurs. Allah ne guide pas les peuples injustes"

 [سورة الممتحنة 60: 4]
قَدْ كَانَتْ لَكُمْ أُسْوَةٌ حَسَنَةٌ فِي إِبْرَاهِيمَ وَالَّذِينَ مَعَهُ إِذْ قَالُوا لِقَوْمِهِمْ إِنَّا بُرَآءُ مِنكُمْ وَمِمَّا تَعْبُدُونَ مِن دُونِ اللَّهِ كَفَرْنَا بِكُمْ وَبَدَا بَيْنَنَا وَبَيْنَكُمُ الْعَدَاوَةُ وَالْبَغْضَاءُ أَبَدًا حَتَّىٰ تُؤْمِنُوا بِاللَّهِ وَحْدَهُ
[Sourate AL-MUMTAḤANAH 60:4]
"Certes, vous avez eu un bel exemple [à suivre] en Abraham et en ceux qui étaient avec lui, quand ils dirent à leur peuple: «Nous vous désavouons, vous et ce que vous adorez en dehors d’Allah. Nous vous renions. Entre vous et nous, l’inimitié et la haine sont à jamais déclarées jusqu’à ce que vous croyiez en Allah, seul"

[سورة آل عمران 3: 28]
لَّا يَتَّخِذِ الْمُؤْمِنُونَ الْكَافِرِينَ أَوْلِيَاءَ مِن دُونِ الْمُؤْمِنِينَ ۖ وَمَن يَفْعَلْ ذَٰلِكَ فَلَيْسَ مِنَ اللَّهِ فِي شَيْءٍ
[Sourate Al Imrane 3:28] 
"Que les croyants ne prennent pas, pour alliés, des infidèles, au lieu de croyants. Quiconque le fait n’est en rien dans la religion d’Allah"

[سورة المجادلة 58: 22]
لَّا تَجِدُ قَوْمًا يُؤْمِنُونَ بِاللَّهِ وَالْيَوْمِ الْآخِرِ يُوَادُّونَ مَنْ حَادَّ اللَّهَ وَرَسُولَهُ وَلَوْ كَانُوا آبَاءَهُمْ أَوْ أَبْنَاءَهُمْ أَوْ إِخْوَانَهُمْ أَوْ عَشِيرَتَهُمْ ۚ أُولَٰئِكَ كَتَبَ فِي قُلُوبِهِمُ الْإِيمَانَ وَأَيَّدَهُم بِرُوحٍ مِّنْهُ ۖ وَيُدْخِلُهُمْ جَنَّاتٍ تَجْرِي مِن تَحْتِهَا الْأَنْهَارُ خَالِدِينَ فِيهَا ۚ رَضِيَ اللَّهُ عَنْهُمْ وَرَضُوا عَنْهُ ۚ أُولَٰئِكَ حِزْبُ اللَّهِ ۚ أَلَا إِنَّ حِزْبَ اللَّهِ هُمُ الْمُفْلِحُونَ (22)
[Sourate Al Mujadalaa 58:22] 
"Tu n’en trouveras pas, parmi les gens qui croient en Allah et au Jour dernier, qui prennent pour amis ceux qui s’opposent à Allah et à Son Messager, fussent-ils leurs pères, leurs fils, leurs frères ou les gens de leur tribu. Il a prescrit la foi dans leurs cœurs et Il les a aidés de Son secours. Il les fera entrer dans des Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, où ils demeureront éternellement. Allah les agrée et ils L’agréent. Ceux-là sont le parti d’Allah. Le parti d’Allah est celui de ceux qui réussissent"

Le rapport qu'avait Ibn Taymiyya avec la science et les scientifiques

En ce qui concerne son rapport à la science et aux scientifiques, Ibn Taymiyya s'est lâché dans ses ouvrages. Voici quelques exemples :

Chimie
Il n'aime pas la chimie. Aux yeux d'Ibn Taymiyya, la chimie fait "concurrence" au créateur !
الكيمياء محرمة باطلة ! ولم يكن فى أهل الكيمياء أحد من الأنبياء ولا من علماء الدين ولا الصحابة ولا التابعين»! و(الكيمياء أشد تحريما من الربا)!!،
الكيمياء لم يعملها رجل له فى الأمة لسان صدق ولا عالم متبع ولا شيخ ولا ملك عادل ولا وزير ناصح إنما يفعلها شيخ ضال مبطل)
volume 29, pages 374 et 378 : مجموع فتاوى ابن تيمية 

Mathématiques
Il n'aime pas trop les mathématiques d'Al Khawarizmi par exemple :
مجموع الفتاوى: 9/214 : ابن تيمية
وقد ردّ عليه شيخ الإسلام ذلك العلم؛ بأنه وإن كان صحيحاً إلا أن العلوم الشّرعية مستغنية عنه وعن غيره

Logique
Pour Ibn Taymiyya, la logique c'est la science du diable (آهٍ ثم آهٍ ثم آه) :
يقول شيخ الإسلام ابن تيمية رحمه الله :
ما زال علماء المسلمين وأئمة الدين يذمونه ويذمون أهله ، وينهون عنه وعن أهله ، حتى رأيت للمتأخرين فتيا فيها خطوط جماعة من أعيان زمانهم من أئمة الشافعية والحنفية وغيرهم ، فيها كلام عظيم في تحريمه وعقوبة أهله ،. مع أن الآمدي لم يكن أحد في وقته أكثر تبحرا في العلوم الكلامية والفلسفية منه ، وكان من أحسنهم إسلاما ، وأمثلهم اعتقادا "
 "مجموع الفتاوى" (9/8)

Philosophie
Pour la philosophie, Ibn Taymiyya écrivit : "il n'y a pas de philosophes en islam"
 ليس الفلاسفة من المسلمين ، كما قالوا لبعض أعيان القضاة في زماننا : ابن سينا من فلاسفة الإسلام ، فقال ليس للإسلام فلاسفة
مجموع الفتاوى، ج 9 ص: 186

Ibn Taymiyya est une référence pour le premier ministre Marocain, Bravo ! 

Le 26 Juillet 2016 lors d'un rassemblement de la jeunesse de son parti à Agadir, le premier ministre Marocain Abdelillah Benkirane a dit :

« Vous ne connaissez pas notre culture. Ibn Taymiyya, paix à son âme, nous a appris à dire : ‘mon paradis est dans mon cœur, il m’accompagne où je vais. Ma détention est retraite. Mon exil est exploration et me tuer fait de moi un martyr. Faites ce que bon vous semble’. Jamais nous ne nierons la pensée d’Ibn Taymiyya ».
 
Ce premier ministre devait parler de sa culture à lui parce que plusieurs marocains ne se reconnaissent ni dans l'idéologie obscurantiste d'Ibn Taymiyya ni dans celle de ses salaf et khalaf. Mais ces marocains constituent malheureusement une minorité dans le pays. La majorité des marocains, notamment les jeunes qui écoutaient le premier ministre, manquent de culture. Ils sont, par conséquent facilement manipulables. Et les braves gens qui votent aux élections pour contrer les obscurantistes savent à l'avance qu'ils perdent leur temps. 

Il faut d'abord travailler sur l'éducation, sinon l'ignorance, l'obscurantisme et l’hypocrisie vont continuer à voir de beaux jours devant eux.

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dimanche 30 octobre 2016

La magie de la langue Arabe :quand un seul point sur un mot fait des castrats à Médine !

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La scène se déroula à Médine pendant le règne du 7éme Calife Oumeyyade Abū ʾAyyūb Sulaymān ibn ʿAbd Al-Malik // "أبو أيوب سليمان بن عبد الملك" (né en 674 et mort en 717 ap. J. -C.). Ce dernier entendit que le nombre des chanteurs transsexuels augmenta à Médine et il envoya un message à son gouverneur dans la ville, Abu Bakr Ibn Amr al-Ansari, lui demandant de les compter. Le message en Arabe fut : "إحص المخنثين". Un point tomba d'une manière accidentelle sur le mot "compte-moi" // "إحص" et la magie de langue Arabe fit transformer ce mot en "castre-moi" // "إخص". Le message en Arabe devint : "إخص المخنثين" !


Les sources :
 (Né à Ispahan en 897 et mort à Bagdad en 967) المؤلف : أبو الفرج الأصبهاني
وأخبرنا إسماعيل بن يونس قال حدّثني عمر بن شبة قال حدثني أبو غسان قال: قال ابن جناح حدثني معن بن عيسى عن عبد الرحمن بن أبي الزناد عن أبيه وعن محمد بن معن الغفاري قالا: كان سبب ما خصي له المخنثون بالمدينة أن سليمان بن عبد الملك كان في نادية له يسمر ليلة على ظهر سطح، فتفرق عنه جلساؤه، [...]. وسأل عن الغناء أين أصله؟ فقيل: بالمدينة في المخنثين وهم أئمته والحذاق فيه. فكتب إلى أبي بكر بن محمد بن عمرو بن حزم الأنصاري، وكان عامله عليها، أن اخص من قبلك من المخنثين المغنين - فزعم موسى بن جعفر بن أبي كثير قال أخبرني بعض الكتّاب قال: قرأت كتاب سليمان في الديوان، فرأيت على الخاء نقطة كتمرة العجوة. قال: ومن لا يعلم يقول: إنه صحّف القارئ، وكانت احصِ - قال: فتتبعهم ابن حزم فخصى منهم تسعة، فمنهم: الدلال، وطريف، وحبيب نومة الضحى

 كتاب الخلافة الأسلامية للمستشار محمد سعيد العشماوى : الطبعة الثانية 1992 ص 147
"وفي عهد سليمان ابن عبدالملك كثر المخنثون في المدينة فأسل سليمان إلى أبي بكر ابن عمرو الأنصاري والى المدينة كتابًا يقول له
 فيه (إحص المخنثين) فوقعت نقطة على الحاء فأصبحت (إخص المخنثين) ومن ثم فقد خصى الوالى كل المخنثين، وكلمة (إحص) والإحصاء تفقيد أن المخنثين آنذاك كانوا كثرة وتقتضي الإحصاء ولم يكونوا قلة لا يبالي بها أحد".


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dimanche 23 octobre 2016

Qui a bâti les murs de la Ka'aba qu'on voit aujourd'hui ?

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La Ka'aba est un temple portant le nom de "بيت الله الحرام" // "maison sacrée de Dieu". Elle se trouve à la Mecque, et c'est vers elle que les musulmans du monde entier se tournent pour faire leurs prières quotidiennes. Elle symbolise l'unité des musulmans qui adorent un Dieu unique. C'est aussi autour de la Ka'aba que les pèlerins effectuent les sept tours du "tawaf", également appelé la circumambulation. Enfin, c'est le centre du monde pour certains !

D’après la tradition islamique, la Ka'aba fut édifiée pour la première fois par Adam. Détruite par le grand déluge, elle fut reconstruite, sur les mêmes fondations, par le prophète Abraham, aidé par son fils Ismaël (considéré comme étant l’ancêtre des Arabes).

Certain versets du Coran évoquent les circonstances de la construction de la maison sacrée de Dieu. C'est l’ange Gabriel qui indiqua à Abraham l’emplacement originel de la Ka'aba (cf, [Sourate 22:26]) où il ne subsistait plus qu’une petite colline. Abraham et son fils Ismaël mirent ainsi à jour les fondations restantes de la Maison (cf,[Sourate 2:127]) et commencèrent les travaux à partir de là. C’est ainsi que la "maison sacrée de Dieu" fut à nouveau bâtie.


Attaque de la "maison sacrée de Dieuà la catapulte // "المنجنيق"

C'est pendant le règne du deuxième calife Omeyyade Yazid ibn Muawiyya // "يزيد بن معاوية" que la "maison sacrée de Dieu" fut détruite après avoir été attaquée et incendiée par l'armée du calife. En effet, Abdallah ibn Zubayr (petit-fils d’Abu Bakr et un des premiers conquérants du Maghreb, souvenons-nous) se révolta contre les Omeyyades à Damas et se proclama lui-même calife à la Mecque. Il y eut, par conséquent, deux califats, les Omeyyades basés à Damas et ibn az-Zubayr et ses adeptes basés à la Mecque. La guerre entre les deux clans fut très violente et il n'y eut respect ni pour l'Islam, ni pour Dieu ni pour sa Maison (la Ka'aba). En effet, le calife Yazid voulait prouver qu’il ne reculait devant rien pour asseoir son pouvoir et montrer sa suprématie. Ainsi, le petit fils du prophète Hussein fut décapitée à Kerballa', des femmes de Médine furent violées (bataille d'al harra'), et les murs de la "maison sacrée de Dieufurent détériorés par un incendie (volontaire évidemment)…

Après la bataille, l'armée de Yazid se retira et Abdallah ibn Zubayr ne savait pas s'il devait entamer une restauration des murs de la ka'aba ou bien tout raser. Il demanda à ses adeptes :" Dites-moi ce que je dois faire au sujet de la Ka'aba ? Est-ce que je la détruis et je la reconstruis de nouveau ou bien est-ce que je la répare" ?

Ibn Abbas (cousin du prophète) répondit : "mon avis est que tu la répares. Il faut laisser ces pierres devant lesquelles des gens sont devenus musulmans et sur lesquelles le prophète a été envoyé".

Ibn al-Zubayr dit : "Je vais prier Dieu pendant trois jours pour qu’il m’inspire quoi faire et puis j’agirai." (Source).
Après les trois jours, il s’était résolu à la détruire totalement. Il la rasa jusqu’au sol avant de la reconstruire.

En 692, La Ka'aba est assiégée une nouvelle fois par Al-Hajjaj Ibn Yusuf Taqaf'i // "الحجاج بن يوسف الثقفي", envoyé d'un autre calife omeyyade Abd al-Malik. La Ka'aba fut une nouvelle fois incendiée et détruite par catapultes, Abdallah ibn Zubayr fut tué dans cette bataille. Et c'est le calife Abd al-Malik ibn Marwan qui la restaura l’année suivante.

En résumé :

La ka'aba ou "maison sacrée de Dieu" fut détruite à deux reprises pendant le Califat Omeyyade et les murs qu'on voit aujourd'hui ne sont pas ceux construits par Abraham et son fils Ismaël comme indiqué dans le Coran mais par Abdallah ibn Zubayr le petit fils du Calife Abu Bakr.

[Sourate 22:26] : « Et quand Nous indiquâmes pour Abraham le lieu de la Maison (La Kaâba) (en lui disant): "Ne M'associe rien; et purifie Ma Maison pour ceux qui tournent autour, pour ceux qui s'y tiennent debout et pour ceux qui s'y inclinent et se prosternent. »

[Sourate 2:127] : « Et quand Abraham et Ismail élevaient les assises de la Maison: "Ô notre Seigneur ! Accepte ceci de notre part ! Car c'est Toi l'Audient, l'Omniscient. » 

: صحيح مسلم » كِتَاب الْحَجِّ » بَاب نَقْضِ الْكَعْبَةِ وَبِنَائِهَا
(لَمَّا احْتَرَقَ الْبَيْتُ زَمَنَ يَزِيدَ بْنِ مُعَاوِيَةَ حِينَ غَزَاهَا أَهْلُ الشَّامِ , فَكَانَ مِنْ أَمْرِهِ مَا كَان , َ تَرَكَهُ ابْنُ الزُّبَيْرِ حَتَّى قَدِمَ النَّاسُ الْمَوْسِمَ،
 يُرِيدُ أَنْ يُجَرِّئَهُمْ أَوْ " يُحَرِّبَهُمْ "عَلَى أَهْلِ الشَّامِ , فَلَمَّا صَدَرَ النَّاسُ، قَالَ يَا أَيُّهَا النَّاسُ أَشِيرُوا عَلَيَّ فِي الْكَعْبَةِ، أَنْقُضُهَا ثُمَّ أَبْنِي بِنَاءَهَا أَوْ أُصْلِحُ مَا وَهَى مِنْهَا؟ قَالَ ابْنُ عَبَّاسٍ فَإِنِّي قَدْ فُرِقَ لِي رَأْيٌ فِيهَا أَرَى أَنْ تُصْلِحَ مَا وَهَى مِنْهَا وَتَدَعَ بَيْتًا أَسْلَمَ النَّاسُ عَلَيْهِ، وَأَحْجَارًا أَسْلَمَ النَّاسُ عَلَيْهَا، وَبُعِثَ عَلَيْهَا النَّبِيُّ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ فَقَالَ ابْنُ الزُّبَيْرِ لَوْ كَانَ أَحَدُكُمْ احْتَرَقَ بَيْتُهُ مَا رَضِيَ حَتَّى يُجِدَّهُ، فَكَيْفَ بَيْتُ رَبِّكُمْ؟ إِنِّي مُسْتَخِيرٌ رَبِّي ثَلَاثًا، ثُمَّ عَازِمٌ عَلَى أَمْرِي فَلَمَّا مَضَى الثَّلَاثُ , أَجْمَعَ رَأْيَهُ , عَلَى أَنْ يَنْقُضَهَا، فَتَحَامَاهُ النَّاسُ أَنْ يَنْزِلَ بِأَوَّلِ النَّاسِ يَصْعَدُ فِيهِ أَمْرٌ مِنْ السَّمَاءِ حَتَّى صَعِدَهُ رَجُلٌ، فَأَلْقَى مِنْهُ حِجَارَةً، فَلَمَّا لَمْ يَرَهُ النَّاسُ أَصَابَهُ شَيْءٌ تَتَابَعُوا فَنَقَضُوهُ حَتَّى بَلَغُوا بِهِ الْأَرْضَ، فَجَعَلَ ابْنُ الزُّبَيْرِ أَعْمِدَةً فَسَتَّرَ عَلَيْهَا السُّتُورَ حَتَّى ارْتَفَعَ بِنَاؤُهُ،

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jeudi 20 octobre 2016

L'histoire de Zaynab la fille du prophète qui n'a pas cru en son père

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Voici l'histoire de Zaynab la fille aînée du prophète et fille de Khadija qui n'a pas cru en son père :


- Zaynab fut mariée à son cousin Abu al-Aas ibn al-Rabee (أبو العاص)

- En 610, l'année de la révélation, ni elle ni son mari n'ont cru au message de son père.

- En 613, le prophète voulut casser le mariage, mais Zaynab refusa de quitter son mari.

- En 622, c'est l'an de Hégire (l'hijrra). Le prophète, ses compagnons et ses fidèles émigrèrent vers Médine. Sa fille Zaynab resta à la Mecque avec son mari.

- En 624, pendant la bataille de Badr des musulmans contre les Qoraychis, le mari de Zaynab se fit capturer et les musulmans demandèrent une rançon à Qoraych pour le libérer.

- Zaynab envoya à son père le collier de sa mère Khadija. Le prophète libéra Abu Al Aas et lui ordonna de lui envoyer Zaynab. Le mécréant se résolut à cette douloureuse séparation avec sa femme enceinte.

- Sur le chemin entre la Mecque et Médine, Zaynab fut attaquée par des bandits et fit une fausse couche. Bouleversé, le prophète envoya ses hommes pour tuer les bandits et récupérer Zaynab.

- A Médine, Zaynab refusa le divorce avec son mari mécréant et refusa par conséquent tout mariage avec un musulman comme ce fut le souhait de son père.

- Capturé une deuxième fois, Abu Al Aas fut en danger de mort. Sa femme Zaynab prononça la fameuse phrase : " أيها الناس إني قد أجرت أبا العاص بن الربيع، هو في جواري وفي ذمتي وحمايتي ما يقتله أحد".

- Deux histoires sont racontées dans les livres par la suite : 
       1. Libérés, Zaynab et son mari sont rentrés à la Mecque. 
       2. Zaynab et son mari se sont convertis à l'Islam.

- Zaynab mourut en 629.

Source1 : البداية والنهاية – الجزء الثالث ابن كثير
Source2 : أنساب الأشراف للبلاذري

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vendredi 14 octobre 2016

La toute première conquête musulmane du Maghreb : On prend l'or et on se retire

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Une vidéo youtube a été faite à partir de cet article. Elle est disponible ICI
Avant Oqba Ibn Nafii' Al Fihri // "عقبة بن نافع الفهري" en 670 ap J. -C. (38 ans après la mort du prophète), les premiers musulmans qui voulaient conquérir le Maghreb, connu à l'époque sous le nom de "Ifriqia" // "إفريقية", étaient dirigés par un personnage hors du commun : le frère de lait du troisième calife Othmane ibn Affane, qui était aussi, et surtout, l'un des scribes // "كاتب الوحي" du prophète. Il s'agit de "Abd-Allah ibn Saad Ibn Abi Sarh // "عبد الله بن سعد بن أبي السرح".

En effet, bien avant les Omeyyades, c'est pendant le califat d'Othmane ibn Affane (vers 647 ap J. -C. et 15 ans après la mort du prophète), que ce dernier envoie Abd-Allah ibn abi Sarh, son gouverneur en Egypte, a la conquête de la Libye actuelle et du Maghreb, afin de "répandre l'Islam" // "نشر الإسلام" dans ces régions.


Mais avant de se pencher sur cette conquête en Afrique du nord, arrêtons-nous sur ce noble chevalier de la tribu des Bani Âmmir bin Lou’ayy pour brièvement présenter son histoire avec l'Islam, qui est très particulière.

Quand le scribe de la révélation devient apostat // "كاتب الوحي يرتد عن الإسلام"

Ibn abi Sarh était un des scribes qui écrivaient les versets révélés au Prophète (كاتب الوحي). On peut lire dans de nombreux livres islamiques, dont les livres d’exégèse du Coran (un verset fut révélé au sujet d'ibn abi Sarh selon les exégètes), l'histoire de ce scribe qui semblait s'amuser à changer les versets que le prophète lui dictait. Par exemple, au moment où le prophète lui dictait le verset 14 dans la sourate 23 (سورة المومنون:14 "ثُمَّ خَلَقْنَا النُّطْفَةَ عَلَقَةً فَخَلَقْنَا الْعَلَقَةَ مُضْغَةً فَخَلَقْنَا الْمُضْغَةَ عِظَامًا فَكَسَوْنَا الْعِظَامَ لَحْمًا ثُمَّ أَنشَأْنَاهُ خَلْقًا آخَرَ ۚ فَتَبَارَكَ اللَّهُ أَحْسَنُ الْخَالِقِينَ', quand il eut atteint les mots "une autre créature" // "خَلْقًا آخَرَ", ibn abi Sarh, émerveillé, il aurait ajouté : "béni soit Dieu, le meilleur des créateurs" // "فَتَبَارَكَ اللَّهُ أَحْسَنُ الْخَالِقِينَ". Le prophète accepta ces mots et dit à ibn abi Sarh de les écrire comme s'ils étaient révélés par Dieu (Source).

Par la suite, le scribe transformait aussi les fins de versets comme "tout-puissant, sage" // "جبار، حكيم" en "pardonneur, miséricordieux" // "غفور، رحيم", et tout cela se passait avec l’approbation du Prophète (Source).

Il douta, et passa tête de liste des ennemis du Prophète quand il renonça finalement à l'Islam. Retourné chez les idolâtres, il dît aux Qoraychites : « si le message de Mohammad est véridique, la révélation m’a été faite comme elle lui a été faite, et s’il est un menteur, j’ai dit comme ce qu’il a dit » (Source).

La conquête de la Mecque et l'intercession d'Othmane // "شفاعة عثمان في فتح مكة"

Ibn abi Sarh vivait donc à la Mecque quand les musulmans la conquirent en l'an 8 de l'Hégire. Et comme décrit dans l'article consacré à cette conquête (cliquez ICI), le prophète « ordonna de tuer plusieurs personnes en les nommant, même si on les trouvait sous les voiles de la Ka’ba, et parmi eux : ibn abi Sarh [...] » (Source).

Pour garder sa tête entre ses épaules, ibn abi Sarh se réfugia chez Othmane ibn Affane, son frère de lait, pour solliciter sa protection. Quand le calme fut revenu, ce dernier le mit à l'abri et essaya de lui obtenir le pardon du Prophète. Il intercéda en faveur de son frère par ces mots : « Ô Messager de Dieu, accepte l’allégeance d’Abdellah », le Prophète leva les yeux vers lui et n'accepta sa demande qu'après un long silence (Source). 
Ibn abi Sarh redevint ensuite musulman, et quand les deux frères partirent, le prophète fut mécontent que ses compagnons n’eussent pas réagi en tuant ibn abi Sahr, son ennemi (Source). Il se tourna vers ses compagnons et dit : « n’y avait-il pas d’homme sage parmi vous qui aurait pu se lever quand il m’a vu retirer ma main de son allégeance et le tuer ? » Ils répondirent : « nous ne connaissons pas, Ô Messager de Dieu, ce qu’il y a dans ton cœur. Pourquoi ne nous as-tu pas fait un signe des yeux ? » Il répondit : « il n’est pas convenable pour un Prophète de tromper avec ses yeux ». (Source).

Ibn abi Sarh est nommé gouverneur d'Egypte pendant le Califat de son frère Othmane

Après l'assassinat du deuxième calife Omar ibn al Khattab et l'avènement d'Othmane au califat, le gouverneur d'Egypte Amr ibn al-Ass // "عمر ابن العاص" fut évincé et remplacé par Ibn abi Sarh en 645 ap J. -C.
Dans le livre Futûh al-Bouldane de Al Balâdhri //"فتوح البلدان للبلاذري" (un livre de référence du 9e siècle concernant les conquêtes musulmanes), on apprend que Amr Ibn al-Ass // "عمر ابن العاص" refusa d'être évincé du poste de gouverneur et d'être relégué au poste de Général de l'armée. Par ailleurs, il décrivit l'Egypte comme une vache à lait (Source, page 313).
Notons que ce favoritisme de la part d'Othmane envers son frère sera l’un des griefs soulevés contre lui par ses futurs assassins venus en grande partie d'Egypte !

Kitâb Futûh al-Buldân d'al Balâdhurî - Page 313

Quand ibn abi Sarh devint gouverneur d'Egypte, les sommes d'argent collectées de la "jizya" // "impôt sur les hommes non-musulmans appelés dhimmis", furent doublées. Quand le calife Othmane le fit remarquer à l'ancien gouverneur Amr ibn al-Ass, ce dernier répondit que la contre-partie était qu'ils avaient affamé les enfants d'Egypte (Source)

Kitâb Futûh al-Buldân d'al Balâdhurî - Page 303

La conquête du Maghreb

Après avoir envoyé des détachements de cavalerie légère du côté de l’Ifriqiya (territoire allant de l'ouest Libyen à l'est Algérien d'aujourd'hui) pour récolter du butin // "الغنائم", Ibn abi Sarh reçut par la suite, de la part du Calife à Médine, un corps d’armée très important dont il devait prendre le commandement et entreprendre la conquête du Maghreb (Source, page 317). 

Kitâb Futûh al-Buldân d'al Balâdhurî - Page 317

Taha Hussein décrivit aussi dans son livre La grande Épreuve - Uthman, l'importance qu'avait le Calife Othmane pour cette conquête de l'Ifriqiya sous domination Byzantine et où vivaient des populations Amazigh adeptes des religions libyque, chrétienne ou juive :

La grande Épreuve - Uthman, Page 78
Ibn abi Sarh se mit en marche à la tête d'une armée composée des meilleurs cavaliers arabes venus, une fois n'est pas coutume, de Médine (voir La grande Épreuve - Uthman de Taha Hussein, Page 78). Il y eut des batailles pendant plusieurs jours contre Grégoire // "جرجير", l’exarque de Carthage dont l’autorité s’étendait de Tripoli à Tanger. Ce dernier fut tué par Abdallah Ibn az-Zubayr // "عبد الله ابن الزبير", fils d'Asmaa, la fille d'Abou Bakr (Voir Kitâb Futûh al-Buldân d'al Balâdhurî - Page 318).

Victorieux, Ibn abi Sarh fit partir des détachements et des colonnes expéditionnaires, ce qui procura du butin // "غنائم" et des captifs // "سبايا".

Pour avoir la paix et la tranquilité, les Bizantins d’Ifriqiya offrirent ensuite à Ibn abi Sarh trois cents quintaux (30 tonnes) d’or pour qu'il les laisse tranquilles et évacuent leur territoire. Il accepta, reçut l'or et quitta le Maghreb ! (Source).

Kitâb Futûh al-Buldân d'al Balâdhurî - Page 318

En résumé :

La première armée musulmane venue au Maghreb pour répandre l'Islam était dirigée par un scribe de la révélation qui s'amusait à changer les versets que le prophète lui dictait. Il délaisse l'Islam mais est contraint de redevenir musulman pour sauver sa peau. Il prend la tête de l'Egypte pendant le Califat de son frère de lait Othmane Ibn Affane et part chercher du butin et des captifs en Afrique du nord. Victorieux contre les byzantins, ceux-ci lui donnent 30 tonnes d'or... Il prend l'or et se retire.

Publié par www.comprendrelislam.com

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